Les gens du balto de Faiza Guène.. La Banlieusarde qui s’assume



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«Les gens du Balto» est de ces romans qu’on lit d’une traite et qu’on met dans sa bibliothèque pour le relire quelques années plus tard. Faiza Guène s’y raconte et nous invite à la suivre.

A travers «Les gens du Balto» édité chez Hachette, la romancière Faiza Guène dont le premier roman «Kiffe kiffe demain» a défrayé la chronique en 2005 par ses ventes spectaculaires et sa traduction en 21 langues dans 27 pays, nous raconte qu’elle fut façonnée par la banlieue à sa manière avec ses points de vues, son mode de vie et ses langages. Elle y raconte avec truculence l’ambiguïté de cet espace fermé, incompris, réceptacle de marginaux issus de l’émigration. Dans ce roman, paru il y a une dizaine d’années déjà aux éditions Hachette, comme les premiers, Faiza Guene raconte la saga de ces gens simples qui ont chacun une histoire à dire. Sans prisme déformant, elle fait une introspection dans l’univers d’une bourgade française mâtinée d’ennui et de routine. Perdus dans le quotidien des petites choses de la vie, les habitants de ce bourg vont être surpris par la mort suspecte du patron du bar qu’ils fréquentent. Dès lors, c’est le branle-bas de combat pour comprendre ce drame et cette énigme. Ces personnages anodins, lestés à leurs manies, à leurs habitudes et à leurs vies étriquées sont menés avec adresse par le jeu de la narratrice qui les manipule au gré de ses humeurs.

Fraîcheur de langage
Faiza Guène dévide son imaginaire pour évoquer la condition humaine des hères pris entre les tenailles du destin. Dans ses autres romans, «Kiffe kiffe demain» et «Du rêve pour les oufs», elle porte un regard sans complaisance sur la société française mais aussi maghrébine. Sans parti pris, elle tente de décrypter cette société sans magnifier ni amoindrir cet environnement propice à sa création littéraire. C’est dans un langage plein de fraîcheur, emprunt de verlan, d’arabe, de poésie, de mots du vieux français, qu’elle se caractérise. Loin de tout embrigadement littéraire, sa plume suit les dédales d’une nouvelle esthétique. Hors des sentiers battus, elle emprunte un langage plaisant souvent désopilant pour décrire ses rêves brisés et ses espoirs perdus de ces petites gens.

Comme les grands chanteurs
Ses romans sont dignes des comédies italiennes où le réalisme prend le dessus. Ses livres sont des instantanés de vie bien conduits avec un tantinet d’humour et de dérision. Il est à rappeler que cette jeune romancière française d’origine maghrébine a été une révélation littéraire. Loin de tout académisme, elle a brisé l’omerta du monde des belles lettres en entrant dans ce panthéon souvent réservé à une élite. Notons qu’en sus de sa création littéraire, elle a investi le septième art avec des court-métrages comme «Mémoires du 17 Octobre», «RTT Rumeurs», et «Rien que des mots». Ses ouvrages sont autant de requiems et de compassion pour les banlieusards. «Un homme, ça ne pleure pas» sorti en 2012 et son cinquième roman «Millénium» paru en 2018 ont également été de grands succès. Faiza Guène est comme ces grands chanteurs qui mettent du temps pour enregistrer mais n’éditent que des tubes.
Kheira Attouche


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