Spectacles et cinéma.. Le plus important n’est pas le budget



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Pour produire un beau spectacle un beau film ou une quelconque œuvre d’art, bien qu’il soit nécessaire, le plus important n’est pas le budget mais l’art de créer et bien faire.

Pour créer une œuvre d’art, on n’est pas obligé d’avoir de grands moyens comme veulent le faire croire certains producteurs et artistes pour se cacher de leur faiblesse. Les premiers habitants du Sahara l’ont prouvé il y a des centaines ou milliers de siècles en réalisant les gravures rupestres du Tassili qui nous étonnent à ce jour. Malgré les fortes chaleurs, les pluies et les temps passé, on voit toujours les larmes de «La vache qui pleure» et les traits des tigres et autres girafes qui vivaient au Sahara. Ces œuvres qui ont traversé les siècles et qui pourraient rester à l’éternité si ce n’est les actes de certains criminels qui n’hésitent pas à les dégrader nous rappellent qu’en parallèle, que la plupart des peintres d’aujourd’hui exigent les meilleurs chevalets, les meilleures marques de crayons, peintures, toiles, cadres et mêmes galeries pour travailler et exposer des tableaux qui, souvent ne sont pas d’excellente qualité.

L’art pour l’art
Récemment, on a vu comment les musiciennes touaregs fabriquaient elles mêmes avec des restes de palmiers «l’Imzad», ce monocorde qui serait le père du violon. On a vu à Dar El Imzad, ces femmes Touaregs en jouer avec le plus grand plaisir sans rien demander en contrepartie. Ces musiciennes et chanteuses touaregs nous ont réappris ce que c’est «faire l’art pour l’art». Au lieu de parler de formation, pour fuir la réalité, beaucoup de nos artistes cachent leurs faiblesses en se cachant derrière le manque de moyens ou de budget. Un jour, même un comédien spécialisé dans le monologue, s’est plaint du manque de moyens. Ce comédien s’est-il demandé quels moyens avait utilisé les grand Hassan Hassani (Boubegra) pour créer et présenter son célèbre monologue Ya Boy Atini Doro dans lequel il joue tout seul neuf personnages ? Sait-il que les grands spécialistes du monologue et les plus grands humoristes d’ailleurs tels que Francis Blanche, Fernand Raynaud ou Coluche ne demandaient pratiquement rien, si ce n’est leur présence et leur don ? Durant les dernières décennies, on a vu des pièces de théâtre et des spectacles réalisés à coups de milliards mais qu’on a oubliés à cause de leur médiocrité. Le ministère de la Culture avait dépensé de grandes sommes pour des opérettes qui n’étaient pas des opérettes mais des chants patriotiques accompagnés de musique.

Le film de Zinet
Même si le cinéma exige de grands moyens, là aussi on ne doit pas exagérer et on doit se rappeler que certains réalisateurs ont fait des miracles avec peu de moyens. Mohamed Zinet l’avait prouvé avec «Tahya Ya Didou», l’unique film qu’il a réalisé. Le défunt artiste auquel la Wilaya d’Alger avait commandé un film sur le tourisme à Alger pour un budget de 27 millions de centimes, en avait fait un chef-d’œuvre. En effet, le film est resté à ce jour parmi les meilleurs produits par l’Algérie. Pour connaître la valeur du budget de l’époque, l’ONCI avait dépensé 750 millions de centimes pour «L’opium et le bâton» d’Ahmed Rachedi, un film qui aurait pu gagner la Palme d’or du festival de Cannes si n’était le sujet qui dérangeait les Français. Avec la réalisation de Tahya ya Didou», Mohamed Zinet qui nous a quittés le 10 avril 1995, a prouvé qu’avec peu de moyens, on peut réaliser un chef-d’œuvre. En faisant appel à de véritables artistes tels que Himoud Brahimi Alias Momo dont l’appel Ya Bahdjati retentit toujours comme un écho. Zinet a réussi avec ce petit budget alors qu’aujourd’hui, certains producteurs ont encaissé des dizaines de milliards pour des films sans que le public n’en voie une seule belle image.

La caméra invisible
Pour la télévision, le bel exemple a été donné par feu Hadj Rahim, le réalisateur de la première caméra invisible algérienne. Bien qu’il n’était doté que d’une seule caméra, généralement cachée dans une voiture ou un arbre, il avait réussi toutes les séries car il avait les idées et le savoir-faire, ce que n’ont pas les réalisateurs qui nous fourrent des dizaines de caméras cachées à chaque Ramadhan pour ne nous offrir que des moments de violence et d’agressivité alors qu’ils ont tous les moyens matériels et les caméras les plus petites et les plus sophistiquées. A quand nos metteurs en scène, réalisateurs et tous nos artistes comprendront que l’essentiel n’est pas le budget mais le savoir ?
Bari Stambouli


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