Des syndicats demandent l'exclusion de Sidi Saïd



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Parallèlement au mouvement populaire né le 22 février qui réclame, à travers les marches du vendredi, le départ du président de la République et de tout le système en place, les syndicats, qui ont rejoint ce mouvement, exigent à leur tour le départ du secrétaire général de l'UGTA.
Ce samedi, c'était la deuxième action de ces syndicats qui refusent un « quatrième mandat » à Abdelmadjid Sidi Saïd. Organisant un rassemblement devant la Maison du Peuple, plusieurs syndicats de nombreux secteurs, qui estiment que Sidi Saïd est un symbole du système, réclament son départ et plaident pour l'organisation d'un congrès pour l'émergence de nouvelles têtes dans de nouvelles structures.
« Non au quatrième mandat », ont scandé les quelques dizaines de travailleurs regroupés à l'entrée de la Maison du Peuple, alors que des rumeurs donnent pour « gravement malade et hospitalisé à Paris » le patron de la centrale syndicale. Il convient de rappeler que plusieurs bastions du syndicalisme, comme la zone industrielle de Rouiba, le complexe d'El Hadjar, défiant la direction nationale de l'UGTA, ont apporté leur soutien au mouvement citoyen qui réclame le départ du système et la non-prolongation du mandat du président Abdelaziz Bouteflika. Plus que cela, plusieurs syndicats ont même annoncé leur retrait de confiance au SG de l'UGTA. Sidi Saïd qui, auparavant, exprimait son soutien indéfectible et sans réserves au président de la République, a tenu à « justifier » cette position dans un communiqué publié le 11 mars, en réaction aux manifestations contre le cinquième mandat. « L'engagement de l'UGTA aux côtés du président Abdelaziz Bouteflika est le fruit des multiples acquis économiques et sociaux engrangés par le monde du travail dans le cours du processus de la reconstruction nationale dans la paix », sans pour autant réitérer son soutien au président sortant. Cependant, il avait alors souligné la place de l'UGTA dans la société en tant que composante essentielle qui ne peut rester indifférente à ce « moment historique » que traverse le pays. « L'expression populaire est exemplaire et ne doit être qu'imprégnée par le souci majeur d'une transition pacifique, démocratique et sereine et dont le seul acteur demeure le peuple algérien souverain », avait-il indiqué, appelant à la sagesse et au dialogue pour une solution consensuelle de la crise. De leur côté, ces syndicats qui sont à leur deuxième action comptent protester encore. En effet, à en croire Mounir Betraoui, ancien leader de l'Union, « la protestation se poursuivra chaque samedi tant que Sidi Saïd et son clan sont à la tête de la centrale syndicale ». Certains observateurs estiment que le départ du système que le peuple réclame engendrerait sans aucun doute le départ des « têtes » du système, et ces actions parallèles pourraient fractionner ce mouvement populaire inédit.


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