Le FLN lâche le plan Bouteflika



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On est en train de rêver. Incroyable, mais vrai. Alors qu'il avait défendu bec et ongles son propre président du parti, voilà que le FLN lâche maintenant Bouteflika. Après avoir déclaré officiellement son adhésion au Hirak, le vieux parti majoritaire vient de juger que la conférence nationale que propose le président Bouteflika n'est plus valable.

Le FLN fait table rase de toutes les autres propositions de l'opposition et se montre favorable à l'organisation d'élections présidentielles. L'annonce a été faite ce dimanche par le porte-parole du FLN Hocine Khaldoun, dans un entretien à la chaine de télévision appartenant au groupe Hadad, Dzair News.
« Franchement, nous allons réviser notre position sur la conférence nationale. Nous avons lu les communiqués de l'opposition, chacun a sa vision, et tout est rejeté par le mouvement populaire. Au FLN, nous disons que cette conférence ne va pas régler le problème, parce que celui qui y sera présent n'est pas élu. Qui va mander les participants ? À notre avis, la conférence n'est plus valable », a estimé Khaldoun.
Pour sortir de la crise politique actuelle, le porte-parole du FLN propose l'organisation d'élections présidentielles. « Il s'agit maintenant d'élire un président de la République. Si on veut gagner du temps, on crée l'instance indépendante de contrôle des élections et on amende la loi électorale pour garantir la transparence des élections. Le président qui sera élu, c'est lui qui s'adressera au peuple et au hirak », a-t-il dit.
Cette sortie inattendue est une évolution importante dans la démarche du FLN. Avec le refus du plan de Bouteflika, le vieux parti devra maintenant convaincre d'autres formations de la mouvance présidentielle ou de la coalition qui formait l'ancien gouvernement. Ce plan bouteflikiéen s'articule autour du report de la présidentielle, la tenue de la conférence nationale, la mise en place d'une instance indépendante pour l'organisation des élections, un référendum populaire pour la révision de la Constitution et enfin des élections présidentielles. Ce qui nécessiterait, selon des politiciens et des observateurs, plus d'une année pour la concrétisation de ces objectifs. Certains avancent même deux ans, comme le minimum pour réaliser et appliquer ce plan.
Il est attendu dans les prochains jours une accélération de la cadence dans le processus de règlement de la crise, d'autant que le mouvement citoyen ne semble point faiblir et continue de rejeter toutes les propositions qui émanent aussi bien du pouvoir et ses alliés que de l'opposition et de la société civile.


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