Journée mondiale du théâtre.. Une célébration très timide



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Hier, c’était la Journée mondiale du théâtre. L’Algérie qui devait être de la fête s’est montrée très timide, si ce n’est la présentation d’une pièce de théâtre à Alger et l’organisation d’un hommage bien mérité au grand comédien Saïd Hilmi.

La Journée mondiale du théâtre célébrée hier à travers tous les pays a été timidement fêtée en Algérie. Mis à part la grande absence des troupes privées, la direction du Théâtre National Algérien (TNA) semble se complaire dans la centralisation puisque, encore une fois, c’est la salle Mahieddine-Bachtarzi à Alger (TNA) qui a accueilli la troupe du Théâtre Régional d’Oran (TRO) qui a présenté sa pièce «El Fehla» et organisé, à cette occasion un hommage au grand comédien Saïd Hilmi. Il faut noter que les comédiens du TRO sont actuellement en tournée à travers plusieurs villes à l’occasion des vacances scolaires.
Des Théâtres régionaux qui ne produisent pas
Au sujet de la célébration de cette journée par les théâtres régionaux, Mohamed Yahiaoui, le directeur général du théâtre national, censé être le patron de tous les théâtres, a répondu : «A ma connaissance, il n y a pas eu de production pour ce jour», avant de préciser que chaque théâtre régional travaille selon ses moyens. Dommage, car la direction du TNA semble centraliser les activités à Alger. On sait bien que mis à part quelques exceptions notamment au niveau d’Oran, les théâtres régionaux sont mis en veilleuse depuis longtemps. Certains théâtres régionaux n’ont produit et présenté aucune pièce depuis plusieurs mois, ce qui n’est pas normal. Il faut dire que malgré quelques initiatives notamment celles émanant du TNA à Alger, la vie théâtrale en Algérie est morte. On se demande pourquoi les théâtres régionaux, les troupes privées et les amateurs ne produisent rien. S’ils se cachent derrière le manque de moyens, le motif n’est pas valable.
L’exemple à suivre
On devrait prendre l’exemple des troupes amateurs des années 1970-1980 qui donnaient des représentations sans demander de contrepartie. On devrait se rappeler la Troupe Théâtrale Populaire (TTP), première troupe privée créée après l’indépendance et dont le directeur n’était autre que le grand Hassan Hassani. Cette troupe composée de comédiens et chanteurs tels que Tayeb Abou El Hassan, Kaci Ksentini, Amar Ouhadda et Rachid Zouba avait sillonné le pays et joué dans des localités lointaines où les gens n’avaient jamais vu une pièce de théâtre.
Cette troupe avait même concurrencé le TNA au niveau national alors qu’elle n’avait même pas de décors, ni de projecteurs. La grande force des artistes de cette troupe était l’amour du théâtre. C’est le même cas pour les troupes des années 1930-1940.
Exceptée la troupe de Mahieddine Bachtarzi, les troupes créées dans plusieurs villes dont Laghouat, Constantine et Batna qui n’avaient pas de moyens matériels, ne comptaient que sur leur volonté et donnaient régulièrement des spectacles. On se demande alors pourquoi, on ne se mettrait pas à faire du théâtre par amour de l’art comme autrefois. Les théâtres régionaux sont dotés de salles, de scènes, de projecteurs, de décors, il ne leur manque que la bonne gestion. Dommage !
Bari Stambouli


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