Bouteflika lâché de toutes parts



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Le vent tourne en Algérie. Un magma bouillonnant et mouvant. C'est ce à quoi ressemble aujourd'hui la scène politique algérienne, en plein bouleversement après plusieurs années d'atonie.
De manière stupéfiante, les rapports de force sont en train de changer, des alliances se désagrègent et d'autres se constituent dans un enchaînement d'événements qui semble s'accélérer. En ligne de mire, le président Bouteflika.
Pour la première fois depuis son accession au pouvoir, en 1999, le chef d'État, réputé intraitable, est lâché par tous ses soutiens, y compris par son parti le FLN et ses deux soutiens indéfectibles, le RND et l'UGTA. Après avoir renoncé à briguer un cinquième mandat, le Président en poste depuis 1999 avait indiqué vouloir rester au pouvoir jusqu'à la tenue de l'élection présidentielle, qui devait avoir lieu le 18 avril et repoussée à l'issue d'une conférence nationale.
Mardi dernier, le général major Ahmed Gaïd Salah a expliqué dans un discours qu'il « devient nécessaire, voire impératif, d'adopter une solution pour sortir de la crise, qui réponde aux revendications légitimes du peuple algérien, et qui garantisse le respect des dispositions de la Constitution ». Autrefois craint et redouté, le président Bouteflika devrait démissionner comme le lui suggère son ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, celui-là même qui lui rédigea ses dernières lettres. Dans un communiqué signé par son SG Ahmed Ouyahia, le RND s'est félicité de la position annoncée par le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, le général de corps d'Armée Ahmed Gaïd Salah, « en ce sens qu'elle tend à éviter au pays la situation de blocage, à travers l'activation de l'article 102 de la Constitution », dit-il.
Le RND préconise « la démission du président de la République », conformément à l'alinéa 4 de l'article 102 de la Constitution pour faciliter le passage du pays au processus de transition défini dans la Constitution. L'UGTA de Sidi Saïd apporte elle aussi son soutien à la déclaration du chef d'Etat-major en faveur de l'application de l'article 102 de la Constitution : « L'UGTA salue et prend acte de l'appel du général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, à l'application de l'article 102 de la Constitution, constituant le cadre légal à même de surmonter la crise politique à laquelle est aujourd'hui confronté notre pays », indique le communiqué qui rappelle que le changement « est devenu nécessaire, comme il est évident qu'il doit se construire à travers un dialogue empreint de sagesse, permettant de faire émerger l'édification d'une nouvelle République avec les aspirations de notre peuple et de sa jeunesse, d'asseoir sereinement l'avenir et de préserver notre pays, l'Algérie ».
La démission proposée par l'ex-Premier ministre devrait permettre à son successeur, le président du Sénat Abdelkader Bensalah, un des fondateurs et dirigeants du RND, d'exercer le pouvoir. C'est lui qui devrait assurer l'intérim de la présidence de la République durant 90 jours au lieu de 45 jours renouvelables une fois, en supposant qu'on va vers la meilleure procédure, celle de la démission volontaire du président Bouteflika. Car le scénario de l'application de l‘état d'empêchement (pour cause de maladie grave) tel que demandé par le vice-ministre de la Défense nationale est très aléatoire. Le président par intérim ne pourra pas, dans ce cas, organiser l'élection présidentielle car il n'aura pas le temps nécessaire pour la préparer.
Selon la constitutionnaliste Fatiha Benabou, la proposition du chef d'Etat-major Gaïd Salah est intéressante : « Il ne faut pas qu'il y ait une rupture dans la légalité constitutionnelle parce qu'une rupture dans ce sens peut entraîner le pays dans des aventures qui peuvent être dangereuses », a-t-elle indiqué en précisant qu'une période de transition « peut déstabiliser l'Algérie ». Selon elle, un gouvernement de transition « ne peut pas prendre de décisions stratégiques pendant toute la période que durera cette transition alors que les partenaires économiques de l'Algérie ont besoin d'un interlocuteur. On ne peut pas entrer dans une période de transition au moment où une crise économique majeure se profile à l'horizon. C'est trop risqué », a-t-elle affirmé. « Tout de suite après l'application de l'article 102, les deux Chambres du Parlement, saisies par le Conseil constitutionnel, déclareront la vacance du pouvoir et le président du Conseil de la nation sera désigné chef d'Etat par intérim pour une période n'excédant pas trois (3) mois. Son mandat est limité dans le temps mais aussi en termes de prérogatives. Il ne pourra ni légiférer par ordonnance, ni nommer un gouvernement, ni prendre des décisions sur des questions de fond. De plus, il ne peut pas se porter candidat à la présidence. Sa mission principale est d'organiser des élections présidentielles », a-t-elle précisé, ajoutant que cette voie « est la plus sûre pour le maintien de la stabilité du pays ».
Toutefois, a insisté Mme Benabou, « il faut qu'il y ait des préalables démocratiques, dont la mise en place d'une instance indépendante pour l'organisation, la gestion et la surveillance des élections pour que la volonté populaire ne soit pas détournée ».


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