Que va-t-il se passer si Abdelaziz Bouteflika démissionne le soir du 28 avril prochain, à savoir au terme de son mandat présidentiel ? « Aucun texte de loi dans la constitution algérienne ne prévoit une solution à cette situation de vide », répond à ce sujet le juge Habib Aichi, ancien magistrat à la Cour de Souk Ahras, sur le plateau de l’émission l’Algérie de Demain, diffusé sur Amel TV.
Interrogé par Abdou Semmar, le rédacteur en chef d’Algérie Part, à propos de la légalité de ce scénario qui risque de se produire éventuellement, l’ancien juge d’instruction a expliqué qu’aucun mécanisme légal ne permet de combler ce vide car la Constitution algérienne prévoit la tenue d’un scrutin présidentiel pour désigner un Président de la République. « Dans ce contexte, en l’absence d’un Chef d’Etat, le pouvoir revient au Peuple et c’est à lui de choisir une nouvelle autorité en attendant l’organisation de nouvelles élections présidentielles », indique Habib Aichi qui n’écarte pas l’implication de l’Armée pour gérer cette situation juridiquement inédite.
En revanche, dans ses réponses à Abdou Semmar, le même magistrat a pris le soin d’expliquer que ni le Président de la République ni le commandement militaire ne peuvent décréter l’Etat-d’Urgence ou l’Etat d’Exception pour riposter aux manifestations du mouvement populaire qui secoue l’Algérie. « Il n’y a aucun motif légal pour justifier le recours à cette solution juridique car il n’y a ni violence, ni atteinte à l’ordre public », note enfin l’ancien juge algérien exilé en France.