Si les alliés de Bouteflika applaudissent l’initiative de Gaïd Salah

L’opposition est divisée entre prudence, rejet et dénonciation



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Dans un passé tout récent, ils ont soutenu et défendu bec et ongles l’option d’un 5e mandat pour Bouteflika. Aujourd’hui, ils sont les premiers à applaudir l’initiative du chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah, portant sur la destitution du Président sortant à travers l’application de l’article 102 de la Constitution.

Eux, ce sont les partis au pouvoir, le FLN et le RND, et leurs auxiliaires, à l’image de l’UGTA. Tous ont demandé à Bouteflika de démissionner dans l’immédiat de son poste de président de la République, et considèrent cette option «de nature à éviter au pays tout vide institutionnel».

Quant au reste de la classe politique, notamment l’opposition, son avis reste mitigé ou nuancé à ce sujet. Le FFS, le RCD, le PT s’en sont pris à Gaïd Salah et ont dénoncé ce qu’ils qualifient d’«un coup d’Etat contre la volonté populaire» et «une immixtion dangereuse du militaire dans le politique». Louisa Hanoune, patronne du PT, ne se contente pas de s’opposer à l’intervention de Gaïd Salah dans la crise politique, mais l’accuse de vouloir, à travers cette option, sauver le système et contribuer à sa continuité.

«Cette déclaration apparaît comme dirigée contre la volonté du peuple de chasser un système corrompu et décomposé et disposer d’elle-même», affirme Louisa Hanoune, persuadée que l’application de l’article 102 est porteuse de tous les risques pour la nation, pour sa souveraineté et son intégrité, ouvrant la voie aux ingérences étrangères tant rejetées par les millions de manifestants.

Pour le FFS, il s’agit là d’une «grave atteinte à la dignité du citoyen». L’institution militaire, de l’avis du plus vieux parti de l’opposition, ne s’est pas retirée du politique, mieux elle s’ingère encore une fois dans le processus constitutionnel et ne répond pas aux revendications du peuple algérien, qui demande le changement du système et non un changement dans le système.

«Ce changement radical ne peut se faire en maintenant les instruments et les hommes qui incarnent le système. Décevoir le peuple c’est provoquer des incertitudes très graves, c’est provoquer le chaos programmé pour l’Algérie», craint le FFS.

Le RCD plus tranchant estime que ceux qui se sont rendus complices, par leur trahison légendaire, auront à répondre de leurs actes ignobles devant le tribunal de l’histoire. «Ils veulent une passation de consignes à l’intérieur du même système, nous exigeons une transition démocratique qui pose les fondations de l’Algérie nouvelle», réclame Mohcine Belabbas du RCD.

A une crise politique, il faut une solution politique

Le MSP et Talaie El Hourriyet ont une position moins frontale. Ils disent avoir pris acte de «la proposition de solution» et de «l’engagement de l’armée», mais exigent des garanties pour une transition démocratique. Ali Benflis, chef de file de Talaie El Hourriyet, reste prudent et pense que l’application de l’article 102 devra impérativement être adaptée de manière que soient respectées les conditions de transparence, de régularité et d’intégrité, que le peuple réclame, afin de pouvoir exprimer son choix librement sans contrainte et sans tutelle.

Abderrazak Makri demande à l’institution militaire de se limiter à jouer un rôle d’accompagnateur pour parvenir à une solution politique et à un consensus national, ainsi que pour la préservation du caractère civil de l’Etat.

Par ailleurs, le parti de Zoubida Assoul (UPC) et celui de Abdallah Djaballah (FJD) rejettent dans le fond et la forme la solution prônée par le général Gaïd Salah pour contourner le blocage institutionnel actuel. Pour eux, cette proposition est sans issue dans le contexte politique acerbe.

D’autres personnalités politiques, comme maîtres Mustapha Bouchachi, Mokrane Aït Larbi ou Noureddine Benissad, affichent leur opposition à cette démarche qui est, selon eux, dépassée par les événements et est anticonstitutionnelle, car ne relevant pas précisément d’une attribution constitutionnelle de l’institution militaire.

A l’unanimité, ils estiment que l’application de l’article 102 avait un sens avant la révolution populaire pacifique. Aujourd’hui, la crise n’est plus constitutionnelle pour se lancer dans la recherche de solutions constitutionnelles. Elle est politique et a besoin d’une solution politique.


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