Publicité agressive.. A quoi sert l’ARAV ?

Les téléspectateurs ont remarqué ces derniers temps la multiplication des spots publicitaires agressifs sans que l’autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) ne réagisse.

Depuis quelque temps on remarque la multiplication de spots publicitaires agressifs diffusés quotidiennement sur les chaînes de télévision nationales et privées. Mis à par le fait que la durée de ces publicités est excessive, c’est le contenu qui dérange. En effet, les concepteurs et réalisateurs de certaines publicités ont, non seulement montré leur mauvais goût mais sont allés à produire des spots incitant au terrorisme, l’agressivité et la mauvaise éducation des enfants. Dans une des publicités, on voit des terroristes portant des armes de guerre intervenir dans une attaque face à des enfants pour, semble-t-il inciter les enfants à consommer une confiserie. Dans une autre publicité, on voit deux comédiens arrêter un enfant et lui enlever de force une tablette de chocolat en lui demandant de revenir quand il sera grand. C’est-à-dire qu’on revient à l’histoire où tout ce qui est bon est destiné aux adultes et que les enfants doivent se contenter de ce qu’on leur donne.
Incitation au vol
Dans un autre spot faisant la pub pour des boites de lait au jus, on voit un enfant accompagné de sa mère, voler à l’étalage dans un monoprix. Le plus grave est que cet enfant ne se fait gronder ni par sa maman ni par l’agent caissier qui remarque le vol. Bien au contraire, on voit ce dernier, lui-même boire de ce lait au jus, qu’il a probablement volé. Les concepteurs de ce spot savent-ils que ce film incite les enfants à voler dans les superettes ? Si certaines publicités sont réalisées dans les règles de l’art telles que celles nous incitant à acheter des détergents, certains produits alimentaires ou à nous inviter à des interventions chirurgicales notamment dans des cliniques spécialisées dans l’esthétique, ou mettant en valeur les dernières marques de voitures, d’autres ne répondent à aucune règle. Côté qualité certaines sont excellentes, d’autres moins mais sont tout de même acceptable vu qu’elles n’incitent pas à l’agressivité ou à la mauvaise éducation des enfants. On se demande pourquoi, les propriétaires de marques n’exigent pas la bonne qualité aux agences de communication qui produisent leurs spots publicitaires. C’est à croire que certaines entreprises n’ont pas de services marketing. On se demande pourquoi les réalisateurs qui ont de bonnes idées deviennent de plus en plus rares. Les gestionnaires de certaines marques étrangères ont bien fait de ramener les spots diffusés à l’étranger en procédant seulement à la traduction.
L’exemple à suivre
Il faut dire qu’il y a des marques qui ont réussi en optant pour de bonnes idées ou carrément la simplicité. Les publicités pour les limonades, jus, ou flans tels que Hamoud Boualem, Rouiba ou Nouara qui passent surtout durant le mois de Ramadhan répondent aux normes et sont bien faites. On devrait s’en inspirer et tirer l’exemple. Celles des opérateurs téléphoniques Djezzy, Oreedoo et Mobilis sont également bien faites. D’ailleurs, on se souvient bien de la publicité de Mobilis qui avait eu la merveilleuse idée de faire jouer le directeur du marketing lui donnant un rôle de fou lors d’une réunion en proposant d’offrir une voiture par jour durant tout le Ramadhan à tout gagnant d’un genre de tombola. Cela veut dire que pour produire un spot publicitaire, on n’a pas forcément besoin de grands moyens et d’artistes célèbres mais de bonnes idées. L’ancien spot où l’on voit une enseignante demander à ses élèves qui est le lion Feliciano est également excellent. Il faut suivre ces exemples au lieu d’inciter les enfants à la violence et au vol. Par ailleurs, on se demande pourquoi depuis sa création, l’autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV), n’a pas réagi pour interdire la diffusion des émissions ou spots publicitaires agressifs ou incitant à la violence ?
Bari Stambouli