Face à l’inflation.. La renégociation des salaires à l’ordre du jour



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Les travailleurs du secteur industriel et des mines estiment que leurs revenus ne leur permettent plus de joindre les deux bouts.

Les négociations pour des augmentations de salaires battent leur plein dans certaines entreprises, groupes ou secteurs d’activité. Le pouvoir d’achat étant à la baisse, compte tenu de l’inflation galopante, les ménages algériens disent ne plus pouvoir supporter toutes les charges alimentaires, de santé, d’éducation et surtout de loyer, et autres factures à régler d’une façon régulière. Dans ce sens, les différents syndicats du secteur des banques et assurances sont en phase de négociation avec les responsables des établissements, dans le but de sortir avec une fiche de paie plus conséquente.
Idem pour les travailleurs du secteur industriel et des mines, qui estiment que leurs revenus ne leur permettent plus de joindre les deux bouts. En réalité, pour le moment, seuls les travailleurs d’Algérie Télécom ont eu gain de cause. Il s’agit d’une augmentation de 13% du salaire de base sur la grille salariale actuelle, qui entre en vigueur à partir du 1er avril, selon une décision signée par le P-dg d’Algérie Télécom, Adel Khemane.
Mais dans le contexte actuel, et vue la crise dont souffre plusieurs entreprises économiques nationales, dont les plus importantes, à savoir Sonelgaz et de surcroît Air Algérie, une augmentation conséquente des salaires relève d’une gymnastique comptable. Car, à l’heure actuelle, il n’est pas aisé d’imaginer des augmentations, lorsque l’on sait que des groupes publics reçoivent des subventions de l’Etat, puisées dans le Trésor, qui, à son tour, est alimenté dans le cadre du financement non-conventionnel. Dans une note émanant de la Banque d’Algérie, sur les 6.556,2 milliards de DA mobilisés par le Trésor auprès de la Banque, au titre de la mise en œuvre du financement non-conventionnel entre la mi-novembre 2017 et fin janvier 2019, 3.114,4 mds de DA ont été injectés dans l’économie, soit près de la moitié.
Ceci étant, les salaires ne suffisent plus à satisfaire les exigences de la vie quotidienne des citoyens. Selon une enquête de l’Office national des statistiques (ONS), le salaire net moyen mensuel en Algérie (hors secteurs agriculture et administration) a été estimé à 40.325 DA en 2017 contre 39.901 DA en 2016, soit une hausse de 1,06%. Par secteur juridique, le salaire moyen mensuel net a été de l’ordre de 56.200 DA dans le secteur public, et de 33.000 DA dans le secteur privé. Par secteur d’activité, les entreprises dans les industries extractives (secteur des hydrocarbures et services pétroliers), les activités financières et les transports et communications payent le mieux.
Hafid M.


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