La campagne anti-corruption est-elle lancée ?



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Après le départ des deux patrons des services de sécurité (DSS et DGSE) Tartag et Bendaoud, la pression s'accentue sur d'autres responsables.
La panique et la peur sont aujourd'hui les sentiments les plus partagés par les anciens collaborateurs ou dirigeants de la période Bouteflika. Aucun d'entre eux n'écarte maintenant la possibilité d'être arrêté à tout moment.
Il est à craindre de nouvelles convocations ces jours-ci. La lutte anti-corruption ne fait que commencer et d'anciens collaborateurs de Bouteflika pourraient bien faire à leur tour les frais de cette nouvelle politique.
Selon le quotidien El Watan, cinq (5) personnes (Ali Haddad et ses deux frères, Mohamed Bairi et Bilel Tahkout) sur les douze frappées par la mesure d'interdiction de sortie du territoire ont été auditionnées par la gendarmerie d'Alger jeudi dernier, dans le cadre de l'enquête préliminaire instruite par le parquet d'Alger sur la corruption et le transfert d'argent à l'étranger. D'autres seront entendues aujourd'hui par les mêmes services de gendarmerie de Bab-Jdid.
Selon un site d'information, les services de la gendarmerie enquêtent sur les conditions d'attribution de contrats dans le BTPH (bâtiment, travaux publics et hydraulique). Selon ce média, les enquêteurs de la gendarmerie se sont rendus au ministère des Travaux publics et des Transports mardi 2 avril, le jour de la démission de Bouteflika. Ils ont saisi plusieurs dossiers relatifs à l'octroi de gros contrats. Ils ont également emporté avec eux des détails non écrits, fournis par des cadres de ce département ministériel sur la manière avec laquelle les contrats étaient attribués aux protégés du système, dans des conditions jugées douteuses.
Parmi les dossiers que les enquêteurs de la gendarmerie ont pris avec eux figurent ceux de l'autoroute Est-Ouest, dont le scandale de corruption n'a pas encore révélé tous ses secrets, les marchés du viaduc Trans-Rhummel de Constantine, le grand port de Cherchell (Haddad et Kouninef sont actionnaires dans la société), l'autoroute Jijel-Sétif et les autres bretelles autoroutières, les stations de péage de l'autoroute Est-Ouest et le paiement des factures de réalisation du tronçon de l'autoroute Est-Ouest entre Bordj-Bou-Arreridj et El-Tarf, qui a été attribué au groupe japonais COJAAL. Concernant l'affaire Tahkout, de nouveaux éléments sont venus s'ajouter au dossier déjà très lourd.
Selon une organisation syndicale estudiantine dénommée l'Organisation pour le renouveau estudiantin, le groupe Tahkout utilise pour le transport des étudiants seulement 400 bus sur les 780 déclarés dans le contrat. Le groupe Tahkout, qui assure depuis plus de 15 ans le transport des étudiants, empoche annuellement la bagatelle de 820 milliards de centimes. De plus, presque la moitié des bus (380) ont déjà dépassé la limite d'âge exigée par le cahier de charges du ministère de l'Enseignement supérieur.


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