Révélation. Tayeb Louh

comment un homme atteint d’une affection psychiatrique est devenu l’un des piliers du régime Bouteflika



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Après des études inachevées au lycée de Tlemcen, Tayeb Louh enseignera dans des écoles au village de Souani (frontalier avec le Maroc) et au village d’el Mallah (Ain Temouchent).

Étant non titulaire du baccalauréat pour pouvoir s’inscrire à l’université, il suivra des cours de capacité en droit à l’issue desquels il s’inscrira, dans un premier temps, à la faculté d’Alger, mais il procédera au transfert de son dossier à l’université d’Oran.

Bien avant cette période et alors qu’il était enseignant, il avait déposé un dossier de demande de réforme aux autorités militaires qui lui avaient envoyé un ordre d’appel sous les drapeaux. Dans le dossier, il avait joint un certificat médical attestant qu’il était atteint d’une affection psychiatrique. Le certificat médical remis à la gendarmerie est signé du professeur Négadi.

Il se laissera même pousser de longs cheveux, déambulera dans la rue pour obtenir sa dispense. Mais en vain. La gendarmerie nationale de Maghnia ouvrit une enquête à la suite de laquelle il menacera de se suicider le jour de son enrôlement forcé.

En 1981-1982, il commença sa carrière de juge à Mecheria et Zaama, de petits tribunaux. En 2015, devenu alors ministre et dans ce qui s’apparente a une revanche sur son passé, le tribunal de Naama sera promu au rang de cour. Il rêve encore de faire de même pour Maghnia, mais cette ville n’est pas une wilaya.

Et pour cause, en 1985, l’ancien moniteur retourne au bercail, mais cette fois-ci comme juge d’instruction et président du tribunal. Voilà pour sa deuxième revanche! En 1989, il prendra le train en marche et se projeta dans la cour des grands en rejoignant les fondateurs du premier syndicat des magistrats.

Dés l’agrément de l’organisation, il s’attellera à fomenter des cabales contre Elhadi Berim, authentique fondateur du syndicat et premier président. Louh était à l’époque responsable de l’information. En 1992, il réussira à le liquider et prendre sa place par des successions de pétitions et d’écrits anonymes qu’ils faisait expédier de l’Est du pays pour ne pas être démasqué.

Après cela il entrera en conflit avec Adami, alors ministre de la justice, lequel reprochait à Louh notamment l’utilisation des moyens des tribunaux à des fins personnelles et syndicales. Il sera muté à Sidi Bel Abbes et délégué à Ain Temouchent.

Pour des absences injustifiées, il sera muté à la cour de Mascara où il refusera d’exercer. Suspendu de ce fait, il sera déféré devant le conseil de discipline. Enfin, grâce à l’intervention d’un haut fonctionnaire du ministère de la défense, il sera muté à Oran.

C’est à cette période qu’il se rapprochera d’Ali Benflis, patron du FLN, qui l’imposera comme tête de liste à Tlemcen avant de le propulser comme ministre du travail.

Tout le monde savait pourtant à cette époque qu’il n’avait jamais milité au FLN.

LOUH est connu pour sa folle ambition, dans son entourage. Il ne cache pas son hostilité envers Djamel Ould Abbes, et déclare ne pas comprendre pourquoi le choix de diriger le parti ne s’est pas porté sur lui. D’où la cabale qu’il a engagée à travers la presse contre le secrétaire général du parti avec la complicité du général-Major Nouba Menad.

Machiavélique, Tayeb louh se voit au firmament : d’abord secrétaire général du parti et ensuite candidat au fauteuil présidentiel.

Il y a lieu aujourd’hui, à la veille de la nouvelle législature, de s’interroger sur le bilan du travail effectué par le département de la justice, par rapport aux objectifs du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Si l’on passe en revue l’exécution du programme des réformes, tant sur le plan de l’amendement de certains textes, plus précisément en ce qui concerne le pénal (car le civil, le commercial, l’administratif n’ont pas fait l’objet de trop d’attention) que sur le plan de la gestion des ressources humaines, des relations avec les auxiliaires de la justice, ou avec l’environnement, on peut relever :

Sur le plan de la continuité des réformes: Il y a un manque de visibilité globale à cours et à long terme : les changements, réaménagements techniques décidés par le ministre sont opérés au compte-goutte par feuilleton comme s’il y avait une volonté de retarder, de retarder les échéances.

Ces changements sont annoncés par visioconférences organisées par la chancellerie pour un ministre beaucoup plus soucieux de son image et le culte de sa personne, que par le souci de la bonne administration de la justice. Sans oublier, qu’a l’occasion de chaque vidéo conférence les magistrats sont mobilisés au niveau des sièges des cours pour suivre des discours remâchés sur des questions connues de tous les débutants en droit.

Bien entendu, ces réaménagements au compte-goutte, retardent les réformes. Il est donc impératif que les amendements s’exécutent de manière globale pour la promotion d’une justice empreinte d’humanité et d’efficacité.

C’est ainsi qu’aujourd’hui on met en place le bracelet électronique, deux mois après on amende le code de procédure pénale s’agissant de l’instauration du double degré de juridiction pour le traitement des affaires criminelles, six mois avant on avait mis en place le système de comparution immédiate, la médiation pénale etc….

Tout cela pouvait se faire en un seul temps. Pourquoi ce système de ralenti ? De mi-temps? Sans oublier, et c’est très important de le souligner, que rien de rien n’a été inventé, rien n’est nouveau, le système français est continuellement plagié oui plagié, copié et sans adéquation avec les réalités socio-juridiques et culturelles de notre pays.

C’est pour cela que Louh n’a, à aucun moment associé les acteurs de la chaîne judiciaire : juges, procureurs, avocats….

Aucune étude d’impact : un ministre qui se respecte, prépare avant tout changement de texte de fond ou de procédure, une réflexion sur les motivations de ce changement, un véritable exposé des motifs, et une étude d’impact.

L’aspect humain est totalement mis à l’écart : le ministère est dirigé par un inspecteur général qui se substitue au directeur des ressources humaines et au conseil supérieur de la magistrature pour ce qui a trait aux promotions, nominations et mutations.

La médiocrité est mise en avant : scandale de corruption, affaires de harcèlement sexuel dans certains tribunaux…..promotions sans aucun mérite.

L’inspecteur général de son ministère est un spécialiste de la charia. Il se trouve propulsé au poste de chambellan de la justice : alors il dégomme, couvre, protège qui il veut, met à la retraite propulse, pardonne, punit comme bon lui semble. Le ministre obnubilé par sa personne, rêvant d’un destin national, se voyant prochainement à la tête du FLN, a délégué ses prérogatives à son vizir aux idées intégristes. Mais le passé nous rattrape tôt ou tard. Et Tayeb Louh le sait bel et bien…


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