Les frères Kouninef déférés devant le juge



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Après leur arrestation par les gendarmes dans la matinée d’hier, les trois frères Kouninef, Réda, Abdelkader-Karim, Noah-Tarek, ont passé la nuit à la brigade de recherche de Bab J’did, où ils ont été entendus durant toute la journée, puis maintenus en garde à vue à la brigade de recherche de Bab J’did, avant qu’ils ne soient encore une fois auditionnés sur plusieurs contrats qu’ils ont obtenus auprès d’organismes de l’Etat, dans des secteurs différents, et sur lesquels pèsent des soupçons de «non-respect des engagements contractuels», de «trafic d’influence sur des fonctionnaires publics», de «corruption et de détournement de foncier», apprend-on de source bien informée.

Durant la nuit de lundi à mardi, les gendarmes ont procédé à des perquisitions à leurs domiciles, situés à Hydra, sur les hauteurs d’Alger, en présence d’un dispositif de sécurité assez impressionnant.

Au milieu de l’après-midi d’hier, un fourgon de la gendarmerie, escorté par d’autres véhicules, pointe dans la rue jouxtant le tribunal, où se trouvaient de nombreux journalistes et des curieux, puis s’engouffre dans le sous-sol du parquet.

Pendant des heures, le quartier n’a pas désempli, alors que l’audition des trois mis en cause – qui risquent la détention – s’est poursuivie durant la soirée. Au moment où nous mettons sous presse, la décision du tribunal n’est toujours pas connue.

Il faut dire que les patrons du groupe KouGC font partie de cette oligarchie prédatrice, qui a la mainmise sur une grande partie de la commande publique, grâce à ses relations privilégiées avec le président sortant, Abdelaziz Bouteflika, et particulièrement son frère-conseiller Saïd. Au fil des années, ils ont gagné en richesse mais surtout en puissance, pour avoir leur mot à dire dans les centres décisionnels au plus haut sommet de l’Etat.

Cette proximité a fini par les emporter après le départ du Président. Aujourd’hui, ils sont dans l’œil du cyclone. L’enquête actuellement en cours les fera certainement chuter de leur haut piédestal, mais elle entraînera inévitablement celles et ceux qui les ont promus à ce rang de décideurs, à commencer par le frère du Président sortant, Saïd Bouteflika.

On s’interroge alors si la justice ira jusqu’au bout des investigations pour démasquer ceux qui ont mis le pays entre les mains d’oligarques prédateurs pour siphonner les fonds publics.


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