Maya Sariahmed. Graphiste, designer et peintre

Elle entre dans l’art à New York



...

Elle a un prénom évocateur et prédestiné. Maya, tout comme l’ancienne civilisation Maya, celle de la Mésoamérique connue pour ses arts . Maya Sariahmed n’a pas usurpé cette obédience picturale .Cette Algéro-américaine, une New-yorkaise de Brooklyn, est entrée dans… l’art et la manière.

Maya Sariahmed, une jeune artiste peintre qui affiche son ambition franchement. Car elle se voit… en peinture… fraîche. Et en prime, elle a un œil design et designer. Elle porte plusieurs casquettes, entre autres, celle d’artiste graphique.

C’est dire son l’avidité et son grand appétit créatif. Quand vous tombez sur une œuvre de Maya, vous succombez au charme discret et surtout féminin.

La femme est omniprésente dans ses toiles. Des tableaux mouvants, mobiles et animés. Ce qui ressort de prime abord de son trait. Cette présence féminine, c’est en quelque sorte «l’école des femmes» à elle.

Elle le tient et détient des souvenirs de son enfance à Alger où, accompagnant sa mère, elle découvrait l’exubérance des fêtes et mariages, d’où cette chaleur se dégageant des toiles.

Un je-ne-sais-quoi de festif. Des images subliminales, pour ne pas dire sublimes, marquées par une référence familiale aux mères, grand-mères, tantes, cousines en Algérie. Un clin d’œil nostalgique, ainsi qu’un signe d’appartenance.

Bien que Maya vive à Brooklyn, elle n’a jamais renié ses origines. Elle en est fière, d’où ce pont (Brooklyn bridge) reliant et ralliant le bled.

«Je me concentre sur les femmes en mouvement»

Maya redonne vie à la culture et autres traditions en Algérie. Elle fait revivre, réanimer et irradier les femmes. Ou plutôt, ce côté maternel, girond et généreux de ses aînées. Dans ses tableaux, ces femmes s’exhibent entre courbes, gestes (et narration au féminin) et gestation, en deux temps(tons) trois mouvements…

Maya exerce l’emphase encore une fois sur cette matrice donnant la vie à la création, à la beauté. Une éclosion, une floralies et fluorescence émanent de sa collection. Ces femmes, Maya les pare, drape et imprime à travers un trait floral, printanier, chatoyant.

Et c’est selon. Au crayon noir sur papier, peinture à l’huile ou acrylique… Entre esquisses cubique, maghrébine, latino, naïve (art) et aussi africanisante, où l’ébène le dispute à l’ivoire.

En fait, Maya rend hommage aux femmes, bien que taisant des peines, elles domestiquent la souffrance et incarnent la joie, le futur et la vie dont elles sont les dépositaires. «Faire de l’art est pour moi le moyen le plus cathartique de m’exprimer et c’est quand je me sens le plus à l’aise.

Je me concentre sur les femmes en mouvement. Mes figures abstraites sont souvent prises entre des contradictions sautant à travers des obstacles mais toujours avec force. Dernièrement, j’ai peint des scènes du rituel de la consommation de café l’après-midi chez ma grand-mère à Hussein Dey, à Alger.

Cette maison était ma deuxième demeure en grandissant et m’a laissé de fortes impressions. Le rythme, la générosité, la grâce, l’humour, la fierté et la férocité des femmes que j’ai connues à Alger m’inspirent et mes peintures sont autant d’odes pour elles que d’expressions de mes propres sentiments et expériences…».

Directrice artistique

A propos de sa touche féminine s’inspirant à s’y méprendre de la grande artiste peintre algérienne Baya, Maya (qui rime avec Baya), répond en affichant sa différence : «Mon style d’artiste est fortement influencé par mon expérience de graphiste.

J’ai terminé mes études de premier cycle en graphisme à New York. Ce que j’ai appris au fil des ans en tant que designer sur le contraste, l’équilibre, la tension, l’échelle et la couleur, je l’ai intégré dans mon art personnel.

Mon travail quotidien est celui de directrice artistique et j’apprécie donc la relation symbiotique entre le design et l’art. Le design vous donne le contrôle et permet de la précision, tandis que la peinture vous oblige à embrasser les imperfections et les dégâts.

Cette tension d’opposés fait autant partie de ma pratique technique que des thèmes du travail…» Actuellement, Maya Sariahmed travaille en tant que directrice artistique associée pour l’équipe de conception interne de TED Conférences.

Elle est aussi artiste en résidence à l’Invisible Dog Art Center de Brooklyn. Auparavant, elle a été «senior designer au sein du Creatives Services au Jazz at Lincoln Center, à New York.


Lire la suite sur El Watan.