Le bureau de vote d’El Harrach



...

Le temps de retard est dû au temps de calcul. Passée inaperçue, la conférence de Bensalah était tellement vide de sens que lui-même n’y est pas allé.

Peu y étaient, à part quelques costumiers du sérail, mais en réalité, on l’a compris plus tard, cette conférence n’avait pour but que d’avaliser une décision prise, le report de l’élection par un consensus le moins étroit possible, de manière collective et non unilatérale, tout en sortant du cadre de la Constitution qui ne prévoit de report qu’en cas de guerre.

C’est chose faite, sous le contrôle relatif de Gaïd Salah, la conférence a entériné l’idée d’un organe de surveillance des élections par des magistrats nommés par leurs pairs et la possibilité d’un report du scrutin. Bonne chose, et même si cela induit une prolongation du mandat de Bensalah, une lumière au bout s’entrevoit après l’obscurité oppressante du Tunnel de la faculté d’Alger.

Le temps de retard étant encore dû au temps de calcul, on aura aussi compris que le vaste chantier de construction de prisons géantes et modernes, l’un des rares projets qui aura été mené jusqu’au bout sans surfacturations, retard ou rétro-commissions, avait une finalité : prison pour prison, autant y aller dans de bonnes conditions.

Même s’il est étrange que Haddad, qui participait même à la réfection des fenêtres de la cantine des lycées, n’ait pas participé à ce chantier, alors qu’il avait largement les moyens d’acheter la prison, un autre problème se pose : au train où va la justice, accusée d’excès de vitesse avec ce déblocage des 600 dossiers en instance, il n’y aura bientôt plus personne dehors, chacun dans de confortables cellules à regarder la télévision couleur passer des images quotidiennes d’arrestations.

Mais tout comme on peut obtenir le baccalauréat en prison, on pourra se présenter à la Présidentielle à partir d’une cellule dans le cadre de la réinsertion sociale. Des mafieux dirigeant le pays, logique que des prisonniers de droit commun puissent le faire à leur tour.


Lire la suite sur El Watan.