Manifestations à Boumerdes , Bouira et Tipasa



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Boumerdès : «appel à une constituante souveraine»

Les vendredis consacrent de plus en plus ce qui est devenu un sport national : la marche contre le système. Cette 11e édition des manifestations populaires a été marquée, comme ses prédécesseurs, de la réitération de la principale revendication : «Dégagez tous. Pouvoir au peuple». La jeunesse omniprésente a affirmé sa lecture des événements sous forme d’une synthèse qui n’autorise aucun commentaire : «On est des jeunes mutinés, vous êtes de vieux périmés». Un fonctionnaire s’est exprimé sans ambages : «C’est de justice que nous avons besoin. Grâce à elle, on viendra à bout de tous les fléaux et à leur tête la corruption.»

Il explique que les grandes nations, que l’histoire a retenues, se sont illustrées par une justice du sommet de l’Etat vers la population. Mais, il rappelle que «celui qui a trahi par le passé, trahira dans le futur». Les manifestants, jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, sont unanimes à estimer que «l’appareil judiciaire actuel, qui émane du système corrompu encore en place, ne peut rendre justice».

Les manifestants ont compris qu’il est temps de s’organiser. Des appels à «une Constituante souveraine dotée de pouvoirs législatif et exécutif» se font entendre. Un groupe de manifestants itinérants distribue des recommandations dans ce sens. «Organisons-nous dans tout le pays en comités populaires et écrivons nos revendications pour une Assemblée constituante», lit-on.

L’autre mot d’ordre repris par une foule mobilisée à souhait est «Le refus de la tenue de l’élection présidentielle le 4 juillet prochain». Une vieille dame ferme la marche en compagnie de sa petite famille. Elle a eu ce mot de la fin de ce vendredi 11e du nom de la manifestation algérienne qui a même été nominée par des célébrités mondiales pour le Nobel de la paix : «Ramadhan ou pas, je vendredirai avec le peuple à l’heure et quand il le décidera.» On aurait aimé que les vieux au pouvoir la prennent en exemple. Lakhdar Hachemane

Bouira : «Non mon Général, votre feuille de route ne correspond pas à celle du peuple»

Décidément, l’appel lancé par le chef d’état-major et vice-ministre de la Défence nationale, le général Ahmed Gaïd Salah, au dialogue pour sortir de la crise est rejeté par la rue. Les pancartes et autres slogans scandés, hier, par des milliers de manifestants dans les rues de la ville de Bouira témoignent du refus affiché clairement par la population quant à la énième proposition faite par le premier militaire du pays. «Non mon général, votre feuille de route ne correspond pas à celle du peuple. Pas de dialogue avec la issaba (la bande). Non à l’élections du 4 juillet. Pas de vote. Vous, vous voulez sauver la maffia et le peuple veut sauver l’Algérie que la maffia a ruinée.

C’est le groupe d’Oujda qui nous gouverne depuis 1962 à ce jour. Vous êtes vraiment têtu, Gaïd Salah. Le peuple cherche l’application des articles 7 et 8. Echaâb a dit ‘‘Yetnhaw ga3’’. Peuple algérien soyez unis. Ne relachez pas SVP ! L’injustice ne fait pas la justice. Gaïd, c’est vous qui protégez la issaba. Gaïd Salah dégage. Nous n’avons pas confiance. Dialoguer avec qui d’abord ? Arretez Saïd…»

Un citoyen averti souligne : «La proposition émanant du général Ahmed Gaïd Salah ne réglera pas la crise actuelle.» Un autre enchaîne : «Ceux qui cherchent vraiment une issue à la crise ne bloquent pas les accès à la capitale en mobilisant des unités et des centaines de gendarmes sur l’autoroute.» Hier, et pour le 11e vendredi consécutif, des milliers d’automobilistes ont été bloqués durant des heures sur le tronçon autoroutier, notamment près de Lakhdaria et aux niveau des tunnels de Bouzegza, pour cause des barrages filtrants mis en place par les unités de la Gendarmerie nationale, déployées depuis jeudi dernier.

Des manifestants ont dénoncé «ces pratiques repressives» auxquelles ils font face depuis le début du mouvement révolutionnaire. «Rallier la capitale est un parcours du combattant», ont souligné des citoyens contactés par téléphone. La marche, qui a drainé des milliers de citoyens hier à Bouira, a retrouvé son itinéraire habituel. L’initiative prise par quelques jeunes la semaine passée en proposant un site pour rassembler les marcheurs a été boycottée, a-t-on constaté.  Amar Fedjkhi

Tipasa : Des manifestants déterminés

Les manifestants de Tipasa étaient nombreux en ce 11e vendredi, avec moins de femmes que par le passé, un vendredi qui coïncide avec la célébration de la Journée internationale de la liberté d’expression et de la presse. Les femmes et les jeunes filles préfèrent rejoindre la capitale pour s’exprimer aux côtés de leurs compatriotes. L’événement populaire cette fois-ci a été marqué par des créations, tant dans le décor que dans la chorégraphie. Les citoyens ont fait venir deux cavaliers qui devançaient la procession. Au milieu de la foule, deux mégaphones sont utilisés par des jeunes pour scander, en amplifiant ainsi leurs voix, les slogans hostiles au système. Les citoyens affichaient leur détermination tout le long du parcours. Ils étaient solidement encadrés par des policiers en civil et en tenue.

Les manifestants insistent sur le départ de Bensalah, de Bedoui et son gouvernement. «Non, non à l’injustice du pouvoir», «Gâa, gâa, trouhou, ya el issaba»,  «Tasskoute el issaba», «Essahafa rahi hadhra», «Djazair hourra wa démocratiya», «Saymine, saymine manach rayhine, manach talguine», «Silmiya, silmiya, viva l’Algérie», sont les quelques slogans répétés par les manifestants. Les citoyens rejettent le scrutin du 4 juillet 2019. Des mots d’ordre sont écrits sur les grandes banderoles hissées par les manifestants. Les portraits de Saïd Bouteflika, Bensalah et Bedoui sont affichés sur des pancartes, qui expriment le rejet de ces responsables à l’origine de la faillite du pays. Les citoyens rappellent le non-respect de la Constitution par ces responsables à la tête des institutions de l’Etat. «La décision finale reviendra au peuple !», crient-ils en insistant sur l’application des articles 7 et 8 de la Constitution.

En ce 11e vendredi, beaucoup d’enfants étaient présents au milieu de la marée humaine, portés sur les épaules de leurs pères. La foule continuait à crier haut et fort son ras-le-bol. Elle promet de ne pas s’arrêter. Pour les manifestants, l’unique solution réside dans le départ définitif des symboles du système. M’hamed H.


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