Les forces de sécurité déjouent une série d’attentats

La Tunisie dans l’œil du cyclone terroriste

La Tunisie reste toujours une cible privilégiée pour les groupes terroristes maghrébins. Le ministère tunisien de l’Intérieur a annoncé, à ce propos, vendredi, avoir déjoué un plan qualifié de «terroriste» et découvert un magasin d’explosifs dans la province de Kasserine, dans le centre-ouest du pays.

Dans un communiqué sur sa page officielle du réseau social Facebook, il précise que «l’unité nationale chargée d’enquêter sur les crimes de terrorisme et les crimes organisés a pu désamorcer une opération terroriste devant être planifiée pendant le mois de Ramadhan» et programmée pour faire de nombreuses victimes.

D’après une source du ministère de l’Intérieur, cité par la presse tunisienne, les unités spéciales ont pu détecter un dépôt d’explosifs sur la montagne Samama, à Kasserine, conçu pour viser des patrouilles de sécurité et des patrouilles militaires dans la région.

Cette opération «est venue sur la base de renseignements portant sur la planification d’attentats terroristes devant être menés par des membres de la mouvance extrémiste Oqba Ben Nafaa visant des unités de sécurité et militaires dans la province de Kasserine», a précisé le ministère de l’Intérieur.

Lors de l’opération, les forces de sécurité ont pu saisir, entre autres, 11 mines terrestres conçues pour cibler des véhicules et des personnes, 6 batteries et un détonateur à distance, une quantité importante d’ammonite, plus de 30 kilogrammes d’explosifs, une arme à feu Magnum et un appareil sans fil.

Ce n’est pas la première fois que les autorités tunisiennes alertent sur l’imminence d’une attaque terroriste. Le ministère tunisien de l’Intérieur avait déjà annoncé le 4 mai dernier avoir déjoué des projets d’attentats «soigneusement planifiés», pour le mois de Ramadhan 2019. «Cette action intervient dans le cadre de la poursuite de l’opération sécuritaire entamée le 1er mai au mont Chaambi, à Kasserine», avait précisé le département de l’Intérieur. L’opération sécuritaire s’est d’ailleurs soldée par l’interpellation de Raed Touati, un terroriste classé «très dangereux».

A ce propos, le département de l’Intérieur avait dit recueillir des informations d’une «extrême importance sur des projets d’attentats qui étaient programmés pendant le mois de Ramadhan», soulignant la poursuite des efforts pour l’arrestation d’un terroriste, toujours en cavale.

Les forces de sécurité avaient abattu le même jour, dans la région de Sidi Bouzid (centre), trois hommes soupçonnés d’appartenir à un groupe terroriste Jund Al Khalifa affilié à Daech. Elles ont annoncé avoir saisi, lors de leur opération, trois armes, des munitions, des explosifs et deux ceintures d’explosifs.

Fin mars, les forces de sécurité avaient indiqué aussi avoir tué trois éléments de Jund Al Khilafa accusés d’être impliqués dans plusieurs meurtres d’habitants de la région centrale de Kasserine. Des opérations de ratissage sont régulièrement menées par les forces de l’ordre dans les zones montagneuses pour traquer les terroristes qui s’y cachent.

La Tunisie a été confrontée, après sa révolution en 2011, à un essor de la mouvance salafiste-djihadiste, responsable de la mort de plusieurs dizaines de soldats et de policiers, mais aussi de civils et de touristes étrangers.

Même si la situation sécuritaire s’est améliorée ces derniers temps, le pays reste sous état d’urgence depuis l’attentat-suicide commis en plein Tunis contre la Sécurité présidentielle en novembre 2015 et qui a coûté la vie à 12 agents.

Le pays fait régulièrement l’objet d’infiltrations terroristes à partir de la Libye. La guerre en Libye entre le Gouvernement d’union nationale (GNA) et l’armée du maréchal Khalifa Haftar constitue justement un autre facteur de déstabilisation pour la Tunisie.