Télévision et Youtube pendant le ramadhan

Au cœur de la bataille des audiences



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Le Ramadhan est une période stratégique en télévision, car jamais dans l’année une cible aussi large n’est réunie. Les différentes chaînes tentent de se faire une place au cœur de la bataille des audiences. L’arrivée des chaînes privées dans le paysage audiovisuel algérien en 2010 a insufflé un nouveau dynamisme aux séries du Ramadhan.

Ces séries ne sont pas vues seulement sur le petit écran, elles le sont de plus en plus sur YouTube, où chaque épisode enregistre plusieurs centaines de milliers de vues. Aucune abstinence concernant la dépendance au numérique.

Plusieurs séries ont été ainsi regardées, comme Boubaltou sur Numidia TV, le premier western algérien qui s’est illustré sur le plan audiovisuel et artistique comme un produit de qualité. II est placé comme 4e meilleure tendance sur YouTube en Algérie et totalise plus de 9 millions de vues cumulées. Le feuilleton Ouled Lahlal que diffuse Echorouk + en prime time a enregistré des records d’audience. Les huit épisodes diffusés ont été vus 20 millions de fois sur YouTube. Le feuilleton Machaiir (Sentiments), diffusé sur Carthage + et Ennahar TV, cartonne aussi.
Ainsi, la télévision n’est plus l’écran central du foyer, ou du moins n’est plus le seul.

L’accès au contenu sans contrainte horaire rend la grille de programmation un peu obsolète, bouleversant ainsi les habitudes de conception des chaînes télévisuelles. Le transfert de l’audience de la télévision à YouTube implique un changement considérable pour les annonceurs : la valeur de leurs publicités n’étant plus basée sur l’horaire et le programme télévisuel pour une audience large, mais davantage sur le spectateur individualisé grâce au ciblage. Suspense et émotion, les scénaristes multiplient les ressorts dramatiques, car la concurrence est féroce. Il y a plus d’audace dans les sujets traités. Les actions reposent sur une approche comique et sociologique, mais abordant aussi la politique.

Les sujets les plus traités sont des sujets sociaux et les difficultés économiques, mais surtout la manière dont les personnages y font face. Les séries égyptiennes avaient un quasi-monopole sur le marché de la fiction télévisée arabe. Aujourd’hui, les séries turques et syriennes grignotent peu à peu ce monopole. Il faut noter en outre que l’utilisation de l’internet pendant le mois de Ramadhan, en Algérie, enregistre une augmentation sensible comparativement aux autres mois de l’année. Les réseaux sociaux sont pris d’assaut par les jeûneurs pour «passer le temps» avant l’iftar et se divertir durant la soirée.


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