Le vrai dialogue



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Près de trois mois après le début des manifestations historiques réclamant la rupture radicale avec le système politique en place, le grand dialogue n’a toujours pas eu lieu. Il s’agit du dialogue entre le mouvement populaire et toutes les structures politiques, syndicales et les élites acquises au changement.

Pendant que le peuple poursuit sa révolution tranquille, en occupant toutes les villes, chaque vendredi et quelles que soient les circonstances, les saisons ou les dispositifs de sécurité, des personnalités et des acteurs de la vie politique formulent leurs propositions et tirent leurs propres plans de sortie de crise, sans réussir à engager un début d’échange ou de consultations avec le cœur battant de la contestation, qui est la jeunesse algérienne. La rue était étanche aux discours du mardi, elle ne semble pas encore très réceptive aux développements élaborés et très riches en concepts délivrés les autres jours de semaine.

Il n’y a pas encore de dialogue décisif, véritable, pour aboutir à une synthèse et une proposition commune avant de prendre langue, dans une démarche solidaire, avec d’éventuels représentants du pouvoir, dans la mesure où celui-ci est ouvert à la perspective d’une transition négociée. Pourtant, quand tout semble confus et incertain, il suffit, pour que tout s’éclaircisse, de réécouter et d’entendre les simples citoyens qui ont largement gagné leur place sur l’échiquier politique et surtout dans l’avenir du pays. Les aspects terminologiques seront aplanis et dépassés, et l’on trouvera sûrement des formules consensuelles pour trancher entre la conférence et la convention, la Constituante et l’élection des représentants du peuple, l’instance de suppléance et une direction collégiale de la transition.

Là où l’action partisane et les lourdeurs idéologiques montrent leur limite, le génie populaire, ou le simple bon sens, fera avancer les débats et les recentrer sur les exigences premières et essentielles. Marqués à jamais par la tragédie engendrée par l’ancienne organisation islamiste dissoute, des partis politiques en sont encore à vouloir s’entendre sur le rejet de la violence comme moyen d’accès au pouvoir. Cela au moment où les jeunes ne s’arment que de leurs téléphones connectés à internet pour diffuser leurs discours et leurs espérances ou dénoncer un dépassement policier.

Quand de nombreux spécialistes s’interrogent pendant une semaine sur la faisabilité ou l’opportunité de réintroduire l’importation des véhicules de moins de trois ans, un jeune, vendredi dernier, s’est contenté de quelques mots sur une pancarte : «Nous ne voulons pas changer de voiture, mais de système».
Contrairement à l’idée qui est largement parrainée depuis le début de la contestation populaire, le système n’est pas seulement celui qui a donné naissance à une oligarchie envahissante et une monarchie inaboutie. Il englobe toute la matrice politico-militaire qui a vaincu, dès l’indépendance, les forces libératrices du pays. Celles-ci viennent de renaître. Elles n’ont pour seule ambition que de reprendre le cours de l’histoire, celui de l’émancipation, de la démocratie et du développement.


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