Les activités se sont multipliées en ce mois de jeûne

Le hirak prend des couleurs pendant le Ramadhan



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Se réapproprier l’espace public et ne pas céder à l’intimidation. Le mois de Ramadhan n’a pas empêché les Algériens de s’organiser. Même en soirée. Après un f’tour bien gras, des activités auxquelles prennent part des dizaines de citoyens sont programmées pour maintenir la protestation.

Si dans les autres villes du Nord, la protestation se tient le jour, dans les régions du Grand Sud, la population, sur la brèche, a adapté ses actions au climat local très chaud. Les habitants de ces villes sortent la nuit pour exprimer leur rejet des figures du régime.

A Ouargla, région frondeuse, où des militants du très actif Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), créé en 2011, a pu faire face à une forte répression des sbires locaux du système Bouteflika, des marches nocturnes sont organisées ces derniers jours. Dans la joie. Un incident déplorable a toutefois été enregistré : le militant Ibek Abdelmalek a été agressé par des individus qui lui ont reproché ses critiques sur les réseaux sociaux. «Les esclaves de Bouteflika reviennent sous une autre couverture», s’indigne un militant sur sa page Facebook.

Le débat est plus vigoureux dans certaines wilayas que dans d’autres. Béjaïa est l’une de ces villes où des initiatives politiques pour expliquer les objectifs du hirak se sont multipliées. Le Café littéraire de Béjaïa, l’un des plus actifs de cette wilaya, organise depuis un moment un «cycle de débats populaires sur la révolution en marche». Le vendredi, une rencontre a ainsi été organisée à la bibliothèque principale du chef-lieu de wilaya sous le thème : «Indépendance de la justice : les textes juridiques à l’épreuve du terrain». Invités du jour : Mes Boubekeur Hamaïli et Amirouche Bakouri.

De son côté, le Café littéraire de Tichy a donné la parole, hier, à Mustapha Hadni, coordinateur national du Parti pour laïcité et la démocratie (PLD), autour du thème : «Transition en Algérie : enjeux, risques et incertitudes».

D’autres initiatives citoyennes se tiennent à l’actif des militants locaux. Un débat de proximité a été organisé au quartier des 300 Logements à Ihadaden. Hôtes d’honneur de ces échanges organisés sur un terrain matico : Mahrez Bouich, Sabrina Zouagui, enseignants et militants politiques et associatifs en vue. Des «saharat ramadanesques» politiques se sont multipliées à l’initiative d’associations qui activent depuis longtemps, à l’instar du Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ).

Ainsi la 25e édition du forum de cette organisation a été organisée en plein air «pour échanger, partager et débattre avec le public présent sur la situation du pays et la crise politique après le mouvement du 22 février», a précise une déclaration de l’association. Il s’agissait, poursuit le texte, d’échanger sur les défis et les perspectives du mouvement, sur les entraves, la mobilisation populaire, les réponses à apporter pour une meilleure vision, les points de vue sur la crise politique, etc.

Évaluer le mouvement et le protéger

L’organisation présidée par Abdelouahab Fersaoui a consenti à revenir pour sa 25e édition à son siège du 17, rue Larbi Ben M’hidi (Alger-Centre). Ainsi, le vendredi 17 mai 2019, le forum a reçu Ihsane El Kadi, directeur de Maghreb émergent et de Radio M, lauréat du prix Ouartilane, et Souhila Benali, journaliste à la Radio Chaîne 3, pour animer une conférence-débat intitulée : «Les médias et le mouvement populaire ; les enjeux et les défis».

L’association, dont les actions avaient été interdites, active en dehors d’Alger. A Haizer (Bouira), des membres de la section locale de l’ONG a invité l’ancien premier secrétaire du FFS et un des détenus d’Avril 1980, Saïd Khelil, afin de débattre de la situation politique qui prévaut dans le pays.

En plus de ces activités politiques, où le public se déplace parfois en force, des f’tour collectifs sont organisés le soir des marches. Il en a été ainsi à Alger, Bordj Bou Arréridj, Béjaïa, Tizi Ouzou, Skikda… La réaction des policiers n’est pas toujours agréable…

Des regroupements, parfois informels, sont tenus dans certaines villes, où le débat sur le devenir du hirak s’installe dans la joie, le sujet récurrent étant le rôle de l’armée. Certains militants souhaitent la multiplication de ces initiatives, mais mettent en garde contre la répression et les infiltrations. «Les cercles de débat et les consultations entre intellectuelles… sont nécessaires. Il est aussi important d’organiser des rencontres pour évaluer le hirak et s’organiser. Ces activités doivent néanmoins être organisées dans des cercles fermés et protégés. Sortir dans la rue la nuit est risqué. Primo, la police réprime toute manifestation lorsque le nombre est réduit.

Deuzio, il y a un risque d’infiltrations», met en garde Mohamed Charchal, metteur en scène, dont l’une des œuvres théâtrales, Torchaka, a reçu un accueil très favorable de la part de la critique et du public. Seul bémol de ce Ramadhan hautement politique : si des associations s’organisent, comme elles le peuvent, des partis et les syndicats traditionnels sont aux abonnés absents…


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