Le RCD dénonce «l’entêtement à vouloir organiser la présidentielle le 4 juillet»



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Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) dénonce «l’entêtement à vouloir organiser une présidentielle le 4 juillet». Dans un communiqué sanctionnant la réunion de son secrétariat national, le parti de Mohcine Belabbas estime que cette élection, «pilotée de bout en bout par un personnel politique passé maître de la fraude électorale, ne relève pas d’un simple passage en force pour désigner un nouveau Président ou d’un déni ordinaire de la réalité, mais participe d’une stratégie de reprise en main par une partie du système de la décision par un agenda caché».

Le RCD poursuit en affirmant : «L’instrumentalisation de la justice, la reprise en main déjà en cours des médias publics et assimilés dénotent de cette volonté de ne rien ‘‘lâcher’’ ou de ‘‘lâcher’’ le moins possible devant le mouvement citoyen.» Cette formation politique soutient que «le pouvoir de fait veut être le maître des horloges pour s’imposer à la mobilisation populaire». «Cette posture n’est point à vérifier. Aucune proposition venant d’autres acteurs de la scène nationale ne trouve grâce, y compris celles qui viennent de ceux qui affichent leur disponibilité à ‘‘dialoguer’’ avec les nouveaux décideurs», observe-t-il.

Le parti de Mohcine Belabbas enchaîne en considérant que «de glissement en glissement et sous prétexte de protéger le mouvement, les nouveaux donneurs d’ordres ont, rapidement, entraîné l’appareil judiciaire dans une opération de chasse aux sorcières, dont eux seuls connaissent les tenants et les aboutissants».

«Alors que ceux qui ont mis le pays à genoux sont en liberté et pour certains aux commandes, un opérateur économique qui a subi les entraves du système Bouteflika est mis sous mandat de dépôt pour un simple litige commercial et une responsable politique est jetée en pâture avant même sa comparution devant la justice militaire», regrette le RCD, qui dit «réitérer son refus d’instruire le procès du régime et de ses clients par une justice aux ordres».

«Seule une justice indépendante, dans un Etat de droit, libérée par une phase de transition démocratique disposera de la légitimité pour traiter un tel dossier», soutient ce parti, selon lequel, «tout est fait pour éluder les réponses aux revendications essentielles du mouvement : l’organisation d’une phase de transition démocratique pilotée par un personnel non compromis avec l’ancien régime».

Sur un autre volet, le RCD n’est pas favorable à la structuration du mouvement populaire pour le doter de porte-parole. «Depuis le début, des appels directs ou indirects pour doter le mouvement d’une direction émanent d’acteurs travaillant au compte du système politique en place.

Les mises en garde de la plupart des acteurs politiques acquis au changement du système et à l’option démocratique ont, jusque-là, épargné le mouvement d’une telle dérive», relève ce parti pour lequel, «ni la nature du mouvement ni l’état des institutions ne plaident pour une telle démarche qui ouvre la voie aux pressions et manipulations, voire à une dualité de pouvoirs aussi improductive que dangereuse».

Pour le RCD, «le peuple algérien a désormais son avenir entre ses mains en maintenant la mobilisation multiforme (marches, rassemblements, débats citoyens publics, mobilisations sectorielles…) contre toute élection ou transition pilotée par les résidus du système via les débris d’une Constitution faite sur mesure pour un autocrate autoproclamé et piétinée déjà à maintes reprises».

Ce parti conclut en affirmant qu’«aucune manœuvre d’intimidation ou de division et aucun scénario ne peuvent venir à bout durablement d’une détermination qui prend racine de la soif de liberté, de justice et d’affirmation de notre jeunesse et des profondeurs de la société».


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