La finale du concours Eurovision s’étant déroulé samedi soir à Tel Aviv ( Israël) a été émaillée inévitablement par le drame que vit le peuple palestinien. Et c’est la pop star Madonna qui est l’auteure de l’aléa du direct. Une de ses danseuses a exhibé le drapeau sur son dos. La messe est dite.
Les organisateurs israëliens de l’Eurovision 2019 sous la pression du mouvement «Boycott, Divestment and Sanctions movement»(BDS)- lancé par la société civile palestinienne en 2005, suite à des dizaines d’années de lutte contre Israël et sa politique d’apartheid, faisant appel aux citoyens du monde et de conscience, soutenus par des pops stars comme l’immense Brian Eno, le célèbre producteur de U2 , David Bowie, l’arrangeur et l’inventeur de l’ambient, Roger Waters…-redoutaient que l’un des concurrents exprime quelque soutien au peuple palestinien.
Et c’est arrivé. Et le premier, ou plutôt la première à le faire fut la super star, Madonna, conviée en guis guest-star pour deux chansons. Like A Prayer qu’elle interprétera sans âme ni feeling. Ses fans, l’ont désavoué pour cette piètre performance. Mais d’après son entourage( 100 personnes), elle serait stressée. Et puis ce qu’elle allait montrer au monde allait sûrement déplaire à l’auditoire et à Israël, tout simplement. Et il n’était pas programmé lors des répétitions. Son pied de nez politique, son message utile, passa lors de la chorégraphie du second titre Future, en featuring avec le rappeur Quavo ( du trio hip-hop Migos), issu de son nouvel Album Madame X dont la sortie est prévue le 14 juin 2019.
Les signes ostentatoires politiques montrés par Madonna furent des danseurs évoluant avec des masques à gaz dont deux, une jeune fille portant l’emblème palestinien au dos et un jeune homme celui d’Israël , la main dans la main, tendrement, la paix. Et puis comme message net , clair et insolent, un écran géant exhortant cette injonction : « Wake up »( réveillez-vous). La messe est redite.
Un autre affront, la délégation islandaise, représentée par la formation Hatari, connu pour être contre l’apatheid israëlien, déploiera des drapeaux palestiniens. Ce qui provoquera la colère du public israëlien. Et les huées fusèrent. La ministre israélienne de la Culture, Miri Regev, selon l’AFP, a estimé dimanche « que la présence de drapeaux palestiniens sur le dos des danseurs de Madonna pendant la finale de l’Eurovision était une “erreur”. On ne peut pas mélanger la politique à un événement culturel, avec tout le respect que je dois à Madonna”.
Pour rappel , Brian Eno, l’immense producteur, en février 2019 avait signé un point de vue dans le journal britannique The Guradian intitulé : « Israël ne devrait pas être autorisé à utiliser l’Eurovision comme outil de propagande. ». Toujours dans The Guardian, en avril 2019, dans une contribution avait interpellé Madonna : « Si tu crois en les droits humains, Madonna, ne joue pas à Tel-Aviv)», à propos du drame du peuple palestinien, réduit à des infrahumains et par conséquent, il fallait alerter l’opinion mondiale sur la détresse de tout un peuple.