Zone d’activité de Bouinan (Blida)

Plusieurs bénéficiaires demandent une enquête



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Depuis l’avènement du hirak (mouvement populaire), le peuple ne cesse d’exiger un Etat de droit et la poursuite de toutes les personnes ayant détourné des deniers publics.

A Bouinan, ils sont une centaine de bénéficiaires de lots de terrain qui se disent lésés à cause d’une «mafia» et demandent une enquête approfondie et impartiale. «En 1989, soit il y a trente ans, 147 lots ont été distribués à des investisseurs suite à la création d’une zone d’activité. Mais il a été impossible de travailler à l’époque à cause d’entraves bureaucratiques liées notamment à la délivrance du permis de construire.

Quelques années après, la zone devient dangereuse à cause du terrorisme. Mais lorsque la sécurité était de retour, et au moment où nous avions décidé de relancer nos projets, nos biens ont été octroyés à des tierces personnes, influentes bien évidemment», témoignent avec regret des représentants des premiers bénéficiaires du foncier industriel de la zone d’activité de Bouinan.

Et de poursuivre : «En 2004, l’ancien wali de Blida, Mohamed Bouricha, avait cédé une grande partie de la zone d’activité, qui avait pourtant ses bénéficiaires dans le cadre d’une concession en 1989, à des investisseurs bien épaulés par le pouvoir de l’époque». Les premiers bénéficiaires de cette zone attestent qu’ils ont utilisé tous les moyens légaux pour faire valoir leurs droits, en vain.

Il y a une dizaine d’années, ils ont même sollicité le président Abdelaziz Boutefilka, lorsque ce dernier était venu à Bouinan pour inaugurer une usine turque de détergents. «J’ai remis tout un dossier au premier magistrat du pays de l’époque concernant l’état conflictuel de la zone.

D’ailleurs, l’usine ayant fait l’objet de sa visite est implantée sur un terrain octroyé à plusieurs personnes. Malheureusement, rien n’a été fait pour rendre justice aux plus faibles», insiste Kali Bachir, président de l’association El Amel des anciens bénéficiaires de lots à la zone d’activité de Bouinan. Leur recours devant les instances judiciaires n’a pas été en leur faveur.

La cause : les investisseurs de 2004 ont eu «les actes finaux, et ce, vu leur statut de proches du pouvoir, et ce, contrairement à nous. Et comme on dit, la justice est bête et disciplinée, elle donne raison à celui qui détient l’acte au détriment de celui qui possède une décision d’attribution et ne va pas au fond des choses», dénonce-t-on.

Et c’est pour cette raison qu’ils demandent une enquête approfondie sur les dessous de l’affaire de la zone d’activité de Bouinan pour rendre justice «aux vrais ayants droit».


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