Belaïd et Sahli se retirent, et aucun dossier déposé au Conseil constitutionnel ne remplit les conditions d’éligibilité.. L’impossible présidentielle !



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Des indiscrétions ont même évoqué que cette institution allait déclarer «l’impossibilité» de maintenir le rendez-vous. La raison : aucun candidat n’a satisfait aux conditions d’éligibilité exigées par la loi.

Elle était déjà compromise à cause du rejet populaire unanime. Mais, désormais, l’élection présidentielle fixée par le pouvoir au 4 juillet prochain, est quasiment impossible à organiser. Aucun candidat sérieux n’a déposé son dossier, hier, au dernier jour du délai de dépôt des candidatures auprès du Conseil constitutionnel. Des indiscrétions ont même évoqué que cette institution allait déclarer «l’impossibilité» de maintenir le rendez-vous.
La raison : aucun candidat n’a satisfait aux conditions d’éligibilité exigées par la loi. À quelques heures de la fin du délai, en début de soirée de ce samedi 25 mai, le suspense n’était pas au rendez-vous. Le retrait de la course des deux candidats plus ou moins acceptables, Abdelaziz Belaid et Belkacem Sahli, a définitivement scellé le sort de la présidentielle à laquelle sont attachés Abdelkader Bensalah, chef de l’Etat, et Ahmed Gaïd Salah, chef de l’état-major de l’ANP.
Pour Abdelaziz Belaid, la direction de son parti, le Front El Moustakbal a, dans un communiqué, annoncé avoir «décidé de ne pas déposer le dossier de candidature aux présidentielles prévues le 4 juillet 2019, auprès du Conseil constitutionnel». Précisant avoir satisfait aux conditions de candidatures, «dont le nombre de signatures exigé» notamment, Belaid, qui s’était déjà porté candidat à la présidentielle annulée du 18 avril, justifie cette décision par «le flou et le blocage qui persistent, et l’absence de préparatifs sérieux à cette étape importante». Son parti évoque aussi «l’absence de compétitivité politique requise pour donner un caractère démocratique à ces présidentielles», «les conditions et le contexte populaire qui n’encouragent pas une participation efficace», et enfin «la non-concrétisation du dialogue auquel a appelé l’institution de l’ANP».
Belaid et Sahli se rétractent
De son côté, Belkacem Sahli, secrétaire général de l’Alliance nationale républicaine (ANR), a annoncé avoir «suspendu» sa candidature, à l’issue d’une réunion du Bureau national de son parti. Une suspension «jusqu’à ce que les conditions soient réunies pour la réussite de cette échéance décisive et importante», a écrit l’ANR. Le parti a rappelé avoir déjà conditionné la participation de son SG, par la nécessité d’accompagner la solution constitutionnelle par une série de mesures politiques, pour rassurer l’opinion publique et reconstruire la confiance entre le pouvoir et le Hirak. Il s’agit notamment, de «la formation d’un gouvernement de compétences nationales conduit par une personnalité indépendante et consensuelle, le règlement du problème d’illégitimité du président de l’APN (…), la mise en place d’une instance nationale indépendante de gestion des élections, et la révision de certains articles de la Loi portant code électoral». Ceci, outre «le report pour quelques semaines» de la présidentielle. L’ANR a appuyé sa décision aussi par «le rejet de franges importantes du peuple algérien, du cadre dans lequel se déroulera le rendez-vous du 4 juillet», et «l’absence de consensus politique» de la majorité des acteurs de la scène nationale. Un contexte qui fait que «le rendez-vous du 4 juillet est une autre chance perdue pour une solution, voire même une cause pour aggraver la situation», estime le parti, qui précise avoir atteint le seuil des signatures exigé, en réunissant 731 signatures d’élus.
Le peuple s’impose !
Quant au candidat indépendant, le général-major à la retraite, Ali Ghediri, il avait déjà expliqué, la veille soit vendredi soir, qu’il n’était pas candidat. «Pour l’élection du 4 juillet, je ne suis pas candidat, je n’ai retiré aucun formulaire, et n’ai déposé aucun dossier au Conseil constitutionnel. Je ne peux pas aller contre la volonté du peuple, je suis un fils du peuple et je respecte ce peuple et sa révolution», avait-il indiqué sur sa page facebook. Que reste-il donc des 77 candidats ayant retiré les formulaires de souscription auprès du ministère de l’Intérieur ? Que des aventuriers et des personnes sans parcours ni CV politique, voire ni même conscience de l’importance du poste du Président de la république. Les tenants du pouvoir, sans doute, ne risqueraient jamais de rester sur cette voie. D’où l’annulation de fait de cette élection, que le référendum populaire des vendredis a fait tomber. Ainsi, le peuple a donc fini par imposer sa souveraineté à la feuille de route des tenants du pouvoir. La classe politique, partis, personnalités et société civile ont suivi le verdict des algériennes et des algériens qui ont dit «Non à une présidentielle sous Bensalah et Bedoui».
Aïssa Moussi


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