La nouvelle filière de la drogue marocaine pour contourner l’Algérie

Par Karim B. – La saisie par les Douanes et la Marine françaises en haute mer de près de 8 tonnes de kif traité en provenance du Maroc renseigne sur le degré d’efficacité des mesures prises par les services de sécurité algériens à nos frontières ouest.

Les narcotrafiquants marocains ont scellé une nouvelle alliance avec les Turcs pour faire passer la drogue par voie maritime en direction de l’Europe. Les médias français ont fait état, en effet, de l’arraisonnement par la Marine française d’un bateau offshore «qui naviguait au large de l’Algérie, dans les eaux internationales». Le bateau transportait 7,4 tonnes de résine de cannabis.

Le bateau, qui a été conduit vers la base navale de Toulon, dans le sud de la France, contenait 232 ballots de drogue pesant chacun 32 kilogrammes, selon des sources françaises. Fait nouveau : les trois occupants du bateau sont détenteurs de passeports turcs.

Les plans du Makhzen, qui a la haute main sur ce trafic international juteux et qui fait du Maroc le premier exportateur de drogue au monde, ont été contrariés par le verrouillage hermétique de la frontière par les autorités sécuritaires algériennes, depuis le creusement de tranchées pour freiner les trafiquants qui déversaient des tonnes de cannabis en Algérie.

C’est auprès de la mafia turque que le Makhzen s’est donc tourné pour écouler sa marchandise qui rapporte au régime monarchique de Rabat plusieurs milliards de dollars par an. Une manne financière qui, ajoutée aux affaires juteuses mais «légales», assure à la famille régnante prédatrice de sauvegarder le trône avec la complicité de puissances occidentales.

L’intransigeance de l’Algérie par rapport à ce trafic est une des raisons qui provoquent chez les décideurs marocains une colère hystérique contre l’armée algérienne. Une campagne enragée est menée depuis plusieurs années pour tenter de discréditer les «généraux d’Alger», un vocable partagé par le Makhzen et une certaine classe politique française, elle aussi incommodée par les positions de l’Algérie dans plusieurs questions internationales, au premier rang desquelles la cause sahraouie.

Les récentes attaques virulentes contre le chef d’état-major et le commandant des forces terrestres de l’ANP à travers les outils de propagande du Makhzen s’inscrivent dans cette même logique.

K. B.