Cela fait déja Cinq ans qu’elle nous a quittés.. Noura, la chanteuse de la famille

Il y a cinq ans, la chanteuse Noura nous a quittés après une riche carrière et l’enregistrement de dizaines de disques qu’on écoutait en famille.

Noura, qui nous quittés le 1er juin 2014, était la chanteuse de variétés par excellence. L’artiste aux longs cheveux noirs qui représentait bien la beauté arabe n’avait pas de complexe et n’hésitait pas à s’exprimer en arabe, en kabyle et en français. En effet, tout le monde sait que Noura (Fatma Zohra Badji) a chanté en arabe et en kabyle, mais rares sont ceux qui savent que Noura a interprété des chansons en français dont Une vie de Michel Berger. Son disque Paris dans mon sac avait eu un grand succès au début des années 1960. Noura a enregistré au moins deux chansons en français. La chanteuse dont la voix et la tenue sur scène nous rappellent quelque peu Mireille Mathieu prouve dans ces enregistrements qu’elle était capable de réussir une belle carrière en France.
Un enfant parmi les grands
Alors qu’elle n’avait que neuf ans, Noura s’était plongée déjà dans la vie artistique en participant à l’animation d’une émission enfantine à la radio sous la direction de Redha Falaki. Elle jouera dans des pièces de théâtre et se fera remarquer en interprétant des rôles dans des opérettes en tant que comédienne mais surtout de chanteuse. De son vrai nom Fatma Zohra Badji, Noura qui est née à Cherchell avait pris une bonne place dans les années 1960-1970 aux côtés des grandes chanteuses de l’ époque, notamment Seloua, Nadia, Wafia, Rabha et Fettouma qui a laissé tomber la chanson pour une carrière d’actrice, alors qu’elle avait eu un grand succès avec ses chansons Rani Khaifa et Ya Wlidet El Houma. Alors que Fadhila Dzirya dominait la chanson hawzi, ces chanteuses s’étaient spécialisées dans la variété, bien que certaines telles que Seloua maîtrisaient aussi le hawzi. Noura qui était l’épouse du musicien Kamel Hammadi qui lui a composé des dizaines de chansons a vécu une grande carrière d’artiste l’ayant mené de Cherchell où elle est née en 1942 jusqu’à Paris où elle est morte à l’âge de 70 ans. Noura était la chanteuse qu’on écoutait en famille. Ses sujets touchaient tout le monde et étaient tous liés au vécu et aux problèmes de la société algérienne.
Des dizaines de succès
On se souvient tous de Ya Rebbi Sidi où la chanteuse se met dans la peau d’une femme dont le fils s’est marié avec une française alors que les douleurs du colonialisme et de la torture subie par le peuple algérien étaient encore fraîches. Noura qui a toujours eu l’allure d’une femme au foyer avec ses longs cheveux noirs a été peut-être la première chanteuse algérienne en 1966 à oser chanter en français. Elle a été également la première à se voir décerner un disque d’or en 1971 avec un million de disques vendus par Pathé Marconi. La plupart des chansons de Noura étaient de grands succès et on se souvient de Ya âmmi Belgacem, Wehdi Wehdi, Ya Teyyara Tiri Bya ou son duo Ya Bensidi Ya Khouya avec le défunt Ourad Boumediene.
Bari Stambouli