Les manifestants rejettent l’offre de dialogue de Bensalah à Bouira



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Encore une fois, et comme il fallait s’y attendre, des milliers de citoyens ont investi, en début d’après-midi d’hier, les rues de la ville de Bouira, pour réclamer le départ inconditionnel des symboles et résidus du régime.

Les manifestants, mobilisés en force, malgré la chaleur qui n’incitait pas vraiment à sortir, ont répondu par des slogans hostiles à l’appel du dialogue et à des concertations autour de l’organisation de l’élection présidentielle, relancée par le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, à l’occasion de son discours adressé jeudi dernier, à la nation. «Makanch mouchawarat ya ilassaba.» Pas de concertations avec la bande ! «Y’en a marre de ce pouvoir, y’en a marre des généraux. Bensalah dégage», ont-ils scandé d’une seule voix.

Le maintien de Bensalah à son poste de chef de l’Etat, sonnant comme une provocation, a suscité aussi la colère de la foule. Des messages hostiles ont été portés sur des pancartes brandies par les manifestants. « Pour un Etat civil pas militaire». «Pas de dialogue avec les symboles du régime». «Dégagez d’abord». «Pour un changement radical et pour une Algérie libre et démocratique». «La liberté se prend ne se donne pas». «Non aux élections, oui à une vraie transition».

En plus de ces slogans adressés au chef de l’Etat, visiblement affaibli par la maladie, la foule a accusé de nouveau le premier militaire du pays, le général Ahmed Gaid Salah, de tergiversations autour de la volonté populaire, cherchant à en finir avec le système politique et ses figures. «El djeïch dialna oua El Gaïd khan’na. Gaïd Salah dégage» et «Gaïd Salah chiat El Emirat». Des manifestants ayant rendu un hommage au militant des droits de l’homme, le docteur Kamel Eddine Fekhar, mort dans la prison de Blida, ont par ailleurs réclamé une enquête. «Police partout, justice nulle part.

Libérez tous les détenus d’opinion et politiques», lit-on sur des pancartes brandies par des citoyens. A noter par ailleurs, que plusieurs automobilistes ont été refoulés par les services de police ayant dressé un barrage à l’entrée de la capitale. «La plupart des véhicules venus de l’intérieur et immatriculés des wilayas hors Alger ont été interdits d’accès», a-t-on témoigné. Deux barrages filtrants de la Gendarmerie nationale ont été aussi mis en place sur le tronçon autoroutier, précisément à Lakhdaria et au tunnel de Bouzegza.


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