Ali Haddad condamné à 6 mois de prison ferme



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C'est dans une salle archicomble que le président du tribunal correctionnel de Bir Mourad Raïs en l'occurrence Bellalta Mourad a rendu hier son verdict dans l'affaire de l'homme d'affaires Ali Haddad et du commissaire divisionnaire, chef de service du centre biométrique sécurisé Hassen Boualem. Ainsi, le président a condamné l'ex-patron du FCE à six mois de prison ferme assortis de 50 000 dinars d'amendes. L'ex-proche de Said Bouteflika s'est vu infligé une sanction administrative liée à la saisie de ses deux passeports. Quant à l'actuel commissaire de police, il a été condamné à deux mois de prison avec sursis pour s'être rendu coupable d'avoir remis le passeport objet de la poursuite judiciaire à titre de complaisance. Poursuivis tous les deux dans le cadre d'une affaire liée au faux dans des documents administratifs à savoir un passeport biométrique. Les deux décisions ont été accueillies avec un grand étonnement des parents et proches des deux mis en cause. Le procureur de la République avait requis, le 3 juin dernier une peine de 18 mois de prison ferme assortis de 100 000 dinars d'amende contre l'ex-patron des patrons algériens Ali Haddad poursuivi pour usage de faux et la circulation avec un passeport de manière illégale. Le même procureur avait requis 18 mois de prison ferme assortis de 100 000 dinars contre un haut cadre de la sûreté nationale qui est considéré comme étant un expert en matière de traitement biométrique à savoir Hassen Boualem, accusé d'avoir établi le passeport objet de la poursuite judiciaire et à titre de complaisance à l'ex-premier responsable du FCE. Les avocats de la défense ont d'emblée axé leurs interventions avant leurs plaidoiries sur les anomalies et les carences relevées par rapport aux procès-verbaux établis que ce soit par l'officier de la police judiciaire soit par le magistrat instructeur. Me Alleug Kamel avait affirmé au président en charge du dossier que : « Mon client a été arrêté le 30 mars dernier et n'a été présenté devant le procureur de la République du tribunal de Bir Mourad Rais que trois jours plus tard. Sa détention a dépassé 72 heures ce qui explique qu'il y'a eu violation des dispositions de l'article 51 du code de procédures pénales. Cela explique également que le procès-verbal d'audition est nul et non avenue ».

Haddad auditionné à 5h00 du matin De son côté Me Khaled Bourayou avait estimé que son client « fait l'objet d'une incarcération arbitraire et abusive pour la simple raison qu'Ali Haddad présente toutes les garanties pour bénéficier d'une liberté provisoire ». Le même avocat s'est interrogé quant à l'audition de son client à 5 heures du matin par le juge d'instruction. Il a clamé haut et fort à la direction du juge d'audience : « Vous trouvez que c'est normal monsieur le président que mon client soit auditionné à 5 heures du matin par le juge d'instruction ? ». Appelé à la barre pour donner sa version des faits qui lui ont été reprochés au cours de l'enquête préliminaire et l'instruction judiciaire, l'ex-président du FCE a tenu d'affirmer au juge : « Je devais présider une délégation qui devait faire une tournée à l'étranger. J'ai dit à l'ancien chef du gouvernement Abdelmalek Sellal qu'il me serait impossible de faire le déplacement car les pages de mon passeport étaient déjà remplies. Suite à quoi Abdelmalek Sellal a appelé l'actuel Premier ministre alors ministre de l'intérieur et des collectivités locales Noureddine Bedoui qui m'a orienté vers le secrétaire général de la tutelle Maazouz Hocine ». Ali Haddad avait ajouté dans le même contexte que : « Ce dernier a appelé Hassen Boualem et lui a suggéré de me préparer le passeport biométrique ! ». A la question de savoir pourquoi il n'a pas voyagé avec le premier passeport qu'il possède,

l'enfant d'Azzefoun a déclaré : « Je devais assister à un forum économique international aux Etats-Unis et mon premier passeport contenait le visa de L'Iran. J'avais peur que les autorités américaines me refusaient d'accorder le visa… ». Est-ce que vous avez payé la quittance de 12 000 dinars de votre nouveau passeport coupe le président et l'accusé de répondre : « Non ! Non ! Je ne l'ai pas payé ! » Et le président de répliquer : « Vous avez donc bénéficié d'une faveur, d'une exception ! » . Interrogé le commissaire divisionnaire qui se charge toujours du service des documents biométriques sécurisés, Hassen Boualem a déclaré : « Je n'ai fait qu'appliquer les directives du secrétaire général du ministère de l'intérieur et des collectivités locales, Maazouz Hocine qui m'a appelé et m'a suggéré de remettre le passeport objet de la poursuite judiciaire dont je fais objet à Ali Haddad ». Il a tenu à préciser au président du tribunal très attentif : « Je ne connais pas personnellement Ali Haddad. J'ai remis son passeport à son secrétaire personnel qui s'est présenté à l'administration de le récupérer ! ». Il a par ailleurs tenu à souligner que : « Pas moins de 18 000 algériens possèdent deux passeports dont des passeports biométriques suite aux nouvelles dispositions apportées par le ministère de l'intérieur ». Le premier responsable du service biométrique Hassen Boualem a en outre affirmé que : « Ali Haddad n'a pas présenté un dossier de base pour le deuxième passeport qui lui a été remis et qu'il s'est basé sur les premières données qui ne changeront pas ». Sans dresser son réquisitoire, le représentant du parquet de la République a requis les peines citées en haut. Les avocats de la défense constitués au profit d'Ali Haddad dont maitres Khaled Bourayou et Kamel Alleug. Ce dernier a d'emblée indiqué à travers sa plaidoirie qu'il : « s'agit d'un simple dossier qui a été traité de manière anormale. Mon client au moment de son arrestation par les services de sécurité à Oum Tobbol ne faisait pas l'objet d'interdiction de sortir du territoire national. Ali Haddad a été présenté le 2 avril dernier à minuit et n'a été auditionné par le juge d'instruction qu'à 5 heures du matin. Il a passé plus de 72 heures dans les geôles de la police ! C'est une entrave à la loi ». Il avait par ailleurs souligné que : « La Présidence de la République et la Chefferie du Gouvernement comptaient beaucoup sur les discussions qu'entreprenait son client à l'échelle mondiale. Ali Haddad a sacrifié son argent pour investir dans plusieurs domaines en guise de reconnaissance, il se retrouve incarcéré comme un véritable voyou ! ».

Les avocats ont sollicité la relaxe de leur client Plaidant en faveur de son client Hassen Boualem, Me Zeraïa l'Khemissi a dressé un dur réquisitoire contre l'ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal et l'actuel Premier ministre alors ministre de l'intérieur et des collectivités locales : « Mon client mérite le respect et la considération. C'est un haut cadre qui a fait beaucoup pour améliorer le service biométrique. En guise de reconnaissance il se retrouve poursuivi en matière pénale pour la simple raison qu'il a appliqué à la lettre les directives qui lui recevaient d'en haut. Sellal, Bedoui et Maazouz doivent être poursuivis et jugés par rapport à leur responsabilité dans la délivrance du 2e passeport trouvé en possession d'Ali Haddad »

Et de conclure : « Mon client devait être entendu à charge et à décharge mais malheureusement le magistrat d'instruction s'est contenté de l'entendre en tant d'inculpé ! Mon client est innocent des faits qui lui sont reprochés c'est pourquoi je sollicite la relaxe car j'estime que les preuves légales et matérielles relatives à son accusation sont nulles et non avenues ». Les avocats de la défense et le procureur de la République comptent introduire chacun de son côté un appel à la chambre pénale de la cour d'Alger pour la révision du procès.


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