Le musée s’ouvre à la musique.. Le Mama rend hommage Ahmed Malek

Une exposition intitulée «Planète Malek- une Rétrospective», organisée en hommage au défunt compositeur Ahmed Malek, s’est ouverte hier au Musée National d’Art Moderne et contemporain d’Alger (Mama). Le vernissage de l’exposition a été suivi d’une table ronde portant sur la vie et le parcours de celui qui a composé la bande originale du film Omar Gatlatou.

En collaboration avec le Goethe-Institut d’Alger et le label allemand Habibi Funk, le Musée Public National d’Art Moderne et Contemporain (MaMa) organise du 22 juin courant au 31 juillet prochain une exposition retraçant la vie et le parcours du compositeur et musicien Ahmed Malek. Le vernissage de l’exposition a été suivi d’une table ronde portant sur la vie et le parcours d’Ahmed Malek. A cette occasion, le cours métrage Kawkab Malek (Planète Malek) réalisé par la DJ franco-algérienne Paloma Colombe, sorti en début de l’année en cours, a été projeté. En 20 minutes, ce court métrage retrace en musique le parcours de ce grand compositeur, donne la parole à ceux qui l’ont le mieux connu (amis, collaborateurs, artistes…). Paloma Colombe y dresse ainsi un portrait unique sur le parcours de vie d’Ahmed Malek. On y voit le témoignage de sa fille, Henia Malek, qui parle de son père dans sa maison à El Mouradia (Alger), où Ahmed Malek avait composé la majeure partie de ses œuvres.
Riche parcours
Par ailleurs, l’exposition met en valeur certains épisodes de la vie singulière qu’a menée Ahmed Malek. En effet, à travers des photos de grande qualité capturées par son épouse Danielle Berkmans, des articles de journaux parlant de son travail, des documents retraçant des entretiens consacrés à l’artiste ainsi que des extraits de films. Cette exposition promet d’embarquer les visiteurs dans l’univers musical d’Ahmed Malek puisqu’elle est aussi accompagnée de postes interactifs mis à disposition des visiteurs. Par ailleurs, et même s’il a réalisé et laissé un patrimoine musical remarquable, le grand compositeur et musicien Ahmed Malek, qui était un véritable génie, reste malheureusement très peu connu en Algérie, son pays natal. Planète Malek-Une rétrospective vise à mettre la lumière sur cette personnalité qui a marqué le cinéma par sa touche musicale.
Un artiste exceptionnel
Né le 6 mars 1932 à Bordj El Kiffan, Alger, Ahmed Malek était l’aîné d’une fratrie de 5 enfants (dont trois frères et une sœur). Alors qu’il n’a que 12 ans, Ahmed Malek perd sa mère. Très jeune, il commence à travailler dans des usines pour aider son père à subvenir aux besoins de la famille. Après la perte de sa mère et après avoir terminé sa scolarité, Ahmed décide de devenir musicien. Il intègre le conservatoire d’Alger dont il sort diplômé de flûte traversière et de solfège. Malek se distingue par son talent et son originalité. Il est très vite reconnu par ses pairs et remporte de nombreux prix internationaux et nationaux dont le premier Prix des arts et des lettres de la composition, la médaille d’or au Panafrican Festival et le Prix du mérite national pour la composition musicale.
Pendant plusieurs décennies, il fut chef de l’orchestre de la Radio et Télévision algérienne ( RTA) et représenta le pays dans plusieurs évènements internationaux comme les expositions universelles du Japon, Canada, Cuba et d’Espagne. Son nom Ahmed Malek n’est pas très connu en Algérie. Pourtant, beaucoup de ses musiques sont gravées dans la mémoire collective. En effet, il composa plus de 200 bandes originales pour des films de fiction, documentaires, émissions TV, des pièces de théâtres… Ses musique sont profondément liées à l’âge d’or du cinéma algérien dont Les vacances de l’Inspecteur Tahar (1972) grand succès du réalisateur Moussa Haddad ou encore Omar Gatlatou de Merzak Allouache (1976) qui a été projeté hier à l’occasion du vernissage de l’exposition. Enseignant au conservatoire d’Alger, Ahmed Malek fut le pionnier des arrangements électro-acoustiques. Ahmed Malek meurt le 24 juillet 2008 chez lui à El Mouradia, Alger, à l’âge de 76 ans en laissant ses deux filles.
Sara B.