Recours contre les mandats de dépôt des 19 manifestants

Les avocats dénoncent le «caractère politique» des arrestations



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La solidarité avec les détenus porteurs de l’emblème amazigh s’organise. Hier, des membres du collectif de défense ont rendu visite aux prévenus détenus à la prison d’El Harrach. «On les a vus à la prison d’El Harrach. Ils sont dans l’état de quelqu’un qu’on emprisonne pour la première fois…

Ce sont des gens ordinaires. Nous avons parmi eux un agent de Netcom, un briochard, etc. La police les a interpellés avec le drapeau dans le sac ou entre les mains. Nous allons interjeter appel de l’ordonnance du juge d’instruction. Nous avons trois jours. Nous le ferons éventuellement demain (aujourd’hui)», précise Me Abderrahmane Salah, membre du collectif de défense des jeunes détenus. La vingtaine de manifestants ont été interpellés dans la matinée de vendredi.

Ils ont été présentés dimanche devant les tribunaux de Sidi M’hamed et de Bab El Oued (Alger) pour «port du drapeau amazigh de nature à porter atteinte à l’unité nationale». Les juges d’instruction ont ordonné leur placement sous mandat de dépôt. Reconduits devant le commissariat de Cavaignac (Alger-Centre) pour complément d’information, trois autres détenus ont été libérés.

Selon Saïd Salhi, vice-président de la LADDH, la majorité des détenus incarcérés à la prison d’El Harrach sont arrivés le matin dans la capitale. «Ce sont des jeunes qui viennent des wilayas de Béjaïa, Tizi Ouzou, Alger, Bouira, Tipasa, Bordj Bou Arréridj, mais il y a parmi eux un jeune de Skikda, en l’occurrence Messaoud Leftissi. Il y a aussi trois jeunes d’Oran. Ils sont militants et responsables d’associations et collectifs, mais aussi des citoyens anonymes», détaille M. Salhi.

Les défenseurs des «porteurs du drapeau amazigh» ont mis en avant l’«illégalité» de la procédure engagée par une justice aux ordres. Fetta Sadat, députée RCD, constate que l’infraction relevée n’existe pas : «L’article 79 du code pénal indique que quiconque a entrepris, par quelque moyen que ce soit, de porter atteinte à l’intégrité du territoire national, est puni d’un emprisonnement d’une durée d’un à dix ans. L’article est placé dans la section 3 du code (attentats, complots et autres infractions contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire nation). L’intitulé fait peur. Et l’article est extrêmement global, vague, on peut tout y mettre.

Condamner ces personnes en se référant à cet article est une fumisterie.» Pour elle, il est «extrêmement important» de s’intéresser au caractère surtout politique de l’affaire. «La justice est loin d’être indépendance. On est au contraire en face d’une justice aliénée, aux ordres, qui permet au système de se maintenir. L’infraction, comme je l’ai dit, n’est pas établie. D’ailleurs, dans le code pénal, il y a des articles qui contiennent beaucoup de généralités.

C’est une porte ouverte au régime pour réprimer et terroriser le peuple. Donc, la solution aux problèmes posés par la procédure qui touche les jeunes ne peut être que politique», insiste-elle. Et d’appeler à la mobilisation et à la vigilance des citoyens, comme c’est le cas à Naciria (Boumerdès), où la population est sortie et compte maintenir la mobilisation pour exiger la libération du militant local du RCD, Bilal Bacha. «La mobilisation doit être là pour que le régime s’en aille, et qu’une nouvelle République basée sur les libertés puisse être installée. L’institution de la justice ne doit pas subir les interférences. Nous dénonçons la dérive actuelle. C’est le but de la contre-révolution. Nous devons rester vigilants et unis», martèle-t-elle.

La réaction de la police et de la justice fait visiblement suite aux déclarations du chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah, qui a dénoncé, dans un discours prononcé mercredi dernier, les «tentatives d’infiltration des marches populaires, au cours desquelles des drapeaux autres que l’emblème national sont brandis par d’infimes minorités», précisant que «des ordres et instructions fermes ont été donnés aux forces de sécurité afin de faire respecter strictement les lois en vigueur et de faire face aux individus qui essayent d’attenter à nouveau aux sentiments des Algériens».

Si une partie des manifestants a été libérée, une vingtaine d’autres ont été placés sous mandat de dépôt avant d’être présentés devant le procureur de la République près les tribunaux de Sidi M’hamed et de Bab El Oued.


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