Plus de 60 partis, syndicats, organisations et personnalités en conclave aujourd’hui au siège du RCD.. L’offensive des démocrates



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L’objectif de cette rencontre est d’élaborer une solution politique ambitieuse, raisonnable et réalisable, loin des règlements de compte et des calculs étroits.

La première rencontre de concertation et de dialogue du camp des démocrates se tiendra aujourd’hui, au siège national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), à Alger. «Inédit, ce conclave va regrouper un peu plus d’une soixantaine de participants», selon une source proche du groupe de travail chargé des préparatifs. L’ensemble des initiateurs, à savoir les sept partis FFS, RCD, PT, DMS, PST, PLD et UCP seront au rendez-vous, tout comme la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH). Objectif : élaborer une solution politique ambitieuse, raisonnable et réalisable, loin des règlements de compte et des calculs étroits. C’est-à-dire une feuille de route de sortie de crise qui «mettra au régime dictatorial», comme ils l’avaient indiqué dans leur appel aux forces de l’alternative démocratique et contribuera à «changer radicalement le système en vue de propulser le pays d’un ordre constitutionnel obsolète vers un ordre démocratique».
Le choix de tenir la rencontre au siège du RCD a été décidé hier, à l’issue de la réunion du groupe de travail chargé de l’organisation. L’administration n’a jusqu’à la fin de la journée d’hier pas répondu à la demande déposée pour obtenir la salle du Centre touristique Azur Plage. «Faute de ne pas avoir obtenu l’autorisation des services de la wilaya d’Alger pour la tenue de la rencontre de concertation et de dialogue initiée par les signataires de l’appel aux forces de l’alternative démocratique et prévue initialement au centre touristique Azur Plage, cette dernière se tiendra demain 26 juin 2019 au siège du RCD situé au 40, rue Mohamed Chabane, El Biar à partir de 9h30», pouvait-on lire dans un communiqué laconique des signataires. Joint hier par nos soins, un des chefs des partis concernés, s’exprimant sous l’anonymat, n’a pas voulu spéculer ni incriminer l’administration. «Nous avons déposé notre demande dimanche matin 23 juin, et l’administration a 72 heures pour nous donner suite. Ce qui fait que nous n’aurons la réponse que demain (Aujourd’hui, Ndlr). Mais, vous comprenez que nous ne voulons pas prendre le risque d’être surpris par un refus le jour J. Raison pour laquelle nous avons opté pour le siège du RCD qui dispose d’une grande salle pouvant contenir le nombre des participants», a expliqué notre source.
Le jeu malsain de l’administration !
Pourtant, il y a lieu de se demander si ce retard n’est pas bien étudié par l’administration ? Pour cause, elle pouvait bien donner une suite lundi ou mardi. Les partisans du régime, eux, n’ont aucun problème à organiser leurs rencontres. L’on a vu comment l’UGTA, syndicat du système, a tenu son congrès au Club des pins. Le RND, quant à lui, vient d’annoncer la tenue de son Conseil national le 06 juillet au Centre international des conférences (CIC), sans aucun problème. Pourquoi, lorsqu’il s’agit de l’opposition, l’administration traîne-t-elle autant ? En effet, ça ne peut être qu’un jeu malsain qui cache mal une volonté de sabotage de l’action politique.
Les mêmes pratiques du régime sont encore là et le changement est toujours au stade de la revendication populaire. Quant au pouvoir, lui, il n’a – semble-t-il – aucune volonté de tourner la page. S’agissant enfin, de la participation, l’on apprend que beaucoup d’acteurs politiques seront présents, à commencer par une délégation du Collectif des dynamiques de la société civile, outres les responsables des syndicats autonomes de la CSA et d’autres organisations. Des figures connues de la scène nationale à l’image de la figure de proue du mouvement berbère Djamel Zenati, du grand moudjahid Lakhdar Bouregaa, ou encore de spécialistes comme le sociologue, Nacer Djabi, et l’expert en questions sociales, Noureddine Bouderba, ont aussi donné leur accord pour accompagner cette dynamique du camp démocrate en Algérie.
Aïssa Moussi


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