Blocage du groupe KouGC

Des milliers de travailleurs sans salaires



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Des centaines de travailleurs du groupe KouGC appartenant aux frères Kouninef,  mis en détention provisoire le 24 avril dernier, ont afflué hier de plusieurs régions du pays pour organiser un sit-in devant le siège principal du groupe à Hydra, à Alger.

Ils ont notamment dénoncé le blocage de leurs salaires et la menace qui pèse sur leurs emplois. Les représentants des travailleurs – quelque 3000 permanents et 35 000 indirects – ont ainsi fait part de leur «désarroi et de leur détresse» face à la situation précaire qu’ils endurent depuis le blocage de leurs salaires, et leur «inquiétude» quant à leur avenir socioprofessionnel.
Les travailleurs ont ainsi lancé un appel, selon un communiqué transmis hier à la presse, «en vue d’attirer l’attention des institutions de l’Etat sur leur situation socioprofessionnelle depuis les dernières décisions judiciaires prises à l’encontre de leurs entreprises».

Selon les représentants des travailleurs, rassemblés hier devant le siège du groupe,  les décisions judiciaires ont provoqué le gel des comptes bancaires du groupe, entraînant le blocage des salaires de l’ensemble des travailleurs. Selon le communiqué diffusé par les travailleurs, «la situation actuelle prive les entreprises du groupe d’honorer leurs obligations vis-à-vis des maîtres d’œuvre nationaux, ainsi que d’assurer le paiement des charges fiscales et parafiscales à l’égard des institutions de l’Etat, dont la Cacobatph et la Cnas, chargés d’exploitation, etc.»

De ce fait, les représentants des travailleurs sollicitent «l’intervention immédiate des autorités concernées par des mesures concrètes d’apaisement, eu égard à l’urgence de la situation socioprofessionnelle des travailleurs». Ils revendiquent notamment «le déblocage des salaires de l’ensemble des travailleurs, la préservation des postes d’emploi qui assurent la survie de milliers de familles et permettre une reprise en main de l’ensemble des projets en cours de réalisation».

Les représentants des travailleurs soulignent, en outre, que «l’ensemble des projets en cours de réalisation par le groupe, soit 28 chantiers, sont dans un état de paralysie totale, voire même d’abandon». Soucieux de la pérennité de leurs emplois, les travailleurs réitèrent qu’«au vu des expériences similaires vécues antérieurement par d’autres secteurs d’activité et en l’absence d’une visibilité quant à leur avenir professionnel, leurs appels en vue de la prise en charge immédiate et effective de leurs revendications par les institutions de l’Etat».

Il est à rappeler que le groupe familial KouGC détient des chantiers dans divers secteurs, via notamment la commande publique, dans les branches du bâtiment et des travaux publics, en particulier, mais aussi dans l’hydraulique, l’agroalimentaire et la téléphonie. Décapité suite à l’incarcération provisoire des trois principaux propriétaires de KouGC, ainsi que de son gérant, pour «non-respect des engagements contractuels dans la réalisation de projets publics», «trafic d’influence», et «détournement du foncier», le groupe KouGC se retrouve dans une situation de blocage total, ce qui prive les travailleurs de leurs salaires et stoppe net leurs perspectives professionnelles.


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