Les villageois s’occupent de leur dispensaire



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vendredi dernier a eu lieu un volontariat initié par le comité du village de Tansa-Tifra pour remettre en l’état le dispensaire de ce grand village. Ce bourg qui compte de nos jours quelque 3200 habitants est l’un des villages les plus denses en population dans toute la Kabylie. Il est composé de douze hameaux, dont Tansa, Azra, Tamdecht, Waroujéne, Ighil Uyazidh, Agouni Uzzegua, Agouni Boumadh, Ihadadhen.

Tifra dispose de deux écoles primaires et d’un bureau de poste mais qui est très mal situé. Quant au dispensaire relevant du secteur de la santé, il est dans un état de délabrement avancé et ne répond plus aux besoins d’une population se comptant en milliers d’habitants. Les citoyens n’ayant pas trouvé d’oreilles à leurs doléances, ont pris ce week-end les choses en mains à travers le comité de village Tansa-Tifra.

Rencontré sur les lieux, le jeune président du comité, M. Takouba Hocine dira : «Il nous paraît inconcevable de laisser notre dispensaire en pareil état. Les fenêtres en bois sont laminées par les eaux pluviales, la peinture et le revêtement sont à refaire entièrement. À qui se plaindre ? Nous dénonçons par là même la non prise en charge de notre unique et petite structure de santé de ce grand village.»

L’infirmier en charge du dispensaire, M. Arezki Tilikete, également participant au volontariat avec son fils, dira : «Je remercie le comité du village Tansa Tifra et tous les volontaires qui s’attèlent aujourd’hui à donner une autre image à ce dispensaire. Cette structure accueille journellement des patients, qui pour une injection, qui pour un pansement, qui pour des premiers soins. Avant, nous avions un médecin qui assurait des consultations, plus maintenant. Seul le cabinet dentaire fonctionne encore».

M. Takouba Hocine souhaite voir les responsables en charge de cette structure intervenir. «Nous exigeons un médecin et un dentiste en permanence pour notre dispensaire. Nous avons des milliers d’habitants dans notre village auxquels il faut assurer une couverture sanitaire digne de ce nom», résumera-t-il. L’autre inconvénient de ce dispensaire réside dans le site sur lequel il a été implanté.

En effet, du centre du village, il faut emprunter un escalier de 120 mètres pour atteindre son portail ! L’on s’imagine un souffrant descendre et remonter autant de marches. «Au lendemain de l’indépendance, il était situé à l’ancienne mairie, au lieu-dit «Vortchi». Cette bâtisse est très accessible car située à l’intersection des routes menant à tous les villages de Tifra. Pourquoi ne pas le réinstaller dans cette structure aujourd’hui fermée et non habitée ?» préconisent les villageois.
Akli N.


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