Les têtes de liste des grands partis à couteaux tirés



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Le dépôt des candidatures pour les élections législatives en Tunisie aura lieu entre les 22 et 29 juillet. La bataille bat son plein pour les places avancées «éligibles» sur les listes des grands partis. La zizanie atteint même les islamistes d’Ennahdha, d’habitude disciplinés et n’associant pas les réseaux dans leurs discordes.

Tous les partis politiques tunisiens sont occupés au choix des listes électorales des prochaines élections législatives du 6 octobre prochain et à se disputer les figures emblématiques pouvant donner un plus. La huitaine de jours, commençant après-demain, sera déterminante pour les cinq prochaines années en Tunisie.

Les 217 membres de la prochaine Assemblée des représentants du peuple (ARP) seront élus parmi les centaines, peut-être même les milliers de listes, comme en 2011, qui seront déposées en cette période légale de dépôt des candidatures dans les 27 circonscriptions à l’intérieur de la Tunisie et les 6 circonscriptions à l’étranger.

Paradoxalement, les islamistes d’Ennahdha sont, cette fois, les plus bruyants en matière de batailles rangées autour des listes pour les législatives. D’abord, il est presque sûr, à moins d’une grande surprise, que le leader d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, conduise la liste de Tunis 1.

Les élections internes ont donné, pour ce poste, l’actuel député, Abdellatif Mekki, l’un des faucons du parti islamiste et ex-ministre de la Santé sous la troïka (2012 et 2013). Mekki conduit l’aile dure d’Ennahdha. Le bureau exécutif propose à Mekki de conduire la liste du Kef, sa région natale, où les élections ont donné un autre nom. Mekki refuse et accepte d’être décalé à la 3e place sur Tunis. Ce n’est pas sûr que la direction accepte.

Remous à Ennahdha

L’autre député Samir Dilou, opposé lui aussi à la ligne de Ghannouchi, a été localement élu tête de liste à Bizerte. La direction centrale inverse le choix et le renvoie à la 3e place, en mettant en tête l’actuel député Béchir Lazzem. Cette 3e place n’est plus synonyme d’éligibilité.

C’est dire que chez Ennahdha, les sections locales discutent désormais les décisions centrales, surtout que l’exécutif a changé 25 des 33 têtes de liste, tout en introduisant des changements sur les deuxièmes positions. Ennahdha essaie aussi, à l’image de ce qui s’est passé pendant les municipales de mai 2018, de mettre des femmes non voilées à l’ARP, pour introduire une nouvelle image du parti. Mais, il y a un clan qui résiste.

Chez les modernistes, le problème majeur, c’est la division. Nidaa Tounes, le parti vainqueur des élections de 2014 et duquel sont venus les trois actuels présidents (Caïd Essebsi, Ennaceur et Chahed), est divisé en huit entités qui ne sont pas parvenues à se réunir pour la cause électorale, malgré les appels incessants.

Il y a, d’abord, le parti Tahya Tounes du chef du gouvernement, Youssef Chahed, qui sera présent dans les 33 circonscriptions. Tahya Tounes a procédé à des élections locales pour désigner ses candidats.

Il y a, ensuite, Béni Watani, de l’ancien ministre de la Santé, Saïd Aidi. Selon des proches de Aidi, Béni Watani vise surtout les régions où il peut obtenir des sièges, comme Tunis 1 et 2, Ariana, Sfax, Sousse, Bizerte, Le Kef et Nabeul, là où l’ex-ministre de la Santé a laissé une bonne trace de son passage.

Les modernistes divisés

Les deux fractions ayant gardé l’appellation de Nidaa Tounes, soit celle de Hafedh Caïd Essebsi ou celle du chef du bloc parlementaire, Soufiane Toubal, sont en négociations serrées avec le parti Amal Tounes de Salma Elloumi, la dernière directrice du cabinet présidentiel (jusqu’en mai dernier) et le parti Machrouaa Tounes de Mohsen Marzouk. Rien de concret n’est encore sorti de ces tractations, vu que chacun veut obtenir le maximum de candidats placés en tête, ce qui ne facilite pas les tâches durant les tractations.

«Chaque parti pense pouvoir obtenir davantage de sièges, grâce au mode électoral des plus forts restent, ce qui n’est pas évident, parce que l’émiettement peut être fatal à tout le monde», regrette la députée de Nidaa Tounes, Khansa Ben Harath. En dehors de Nidaa Tounes, le parti Al Badil Ettounsin de l’ex-chef de gouvernement en 2014, Mehdi Jemaa, attire l’attention ces derniers temps.

Il est arrivé en deuxième position, derrière Ennahdha, lors des élections municipales du week-end dernier du Bardo. Al Badil table sur la crédibilité du gouvernement de technocrates qui l’a dirigé et le fait qu’il ait remis le pouvoir aux élus d’alors des élections de fin 2014.

«La Tunisie était en meilleure situation lorsque je l’ai remise à ces élus. Je pense que je peux faire mieux qu’Ennahdha et Nidaa Tounes, réunis», assure Mehdi Jemaa. Mais, c’est plutôt la déception qui caractérise le plus les Tunisiens, après huit années de la chute de Ben Ali et cela risque de se manifester dans le taux de participation, comme l’atteste le taux de 12% à ces élections du Bardo.


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