Les élucubrations nauséeuses d’un historien néocolonialiste sur l’Algérie



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Par Karim B. – Il se décrit comme «historien africaniste». Traduire néocolonialiste. Il s’agit de Bernard Lugan qui vient de se fendre d’une tribune nauséabonde contre l’Algérie. «Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux», écrit-il, en s’inspirant d’une  phrase d’Etienne de la Boétie, qui, argue-t-il, «résume la relation franco-algérienne».

Marqué au fer par la Guerre d’Algérie dont il semble garder les stigmates psychologiques, l’académicien, qui a troqué sa toge de scientifique contre une obédience politique franchement nostalgique de l’Algérie française, s’en prend aux Français qui ont apporté leur soutien à la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. Aigri, il s’acharne contre ces militants des causes justes qu’il affuble de qualificatifs insultants : «Héritiers des porteurs de valises, ethno-masochistes buvant goulûment  au calice de la repentance et de la contrition», écrit-il avec sa main tremblant de hargne, en réponse à l’appel du secrétaire général de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) pour la réouverture du dossier de la criminalisation de la colonisation.

Bernard Lugan, moustache en guidon à la Maréchal Pétain, reproche à Emmanuel Macron, en des termes tout aussi acerbes, de faire preuve d’un «silence assourdissant (…) face à cette véritable déclaration de guerre», et appelle les Français à «s’emparer de l’affaire» via les réseaux sociaux pour «exiger une réponse officielle des autorités françaises et pour remettre les pendules à l’heure».

Après avoir énuméré les «bienfaits de la colonisation» grâce à laquelle «la France a légué à l’Algérie un héritage exceptionnel», l’historien natif de Meknès, au Maroc, ment à ses concitoyens en voulant leur faire avaler la couleuvre du «pays (l’Algérie, ndlr) construit à partir du néant, qui n’avait jamais existé et dont même son nom lui fut donné par la France».

Auteur d’un livre dont il ne se prive pas d’en faire la promotion, L’Algérie, histoire à l’endroit, Bernard Lugan a enseigné [son] histoire au Rwanda où, quelques années plus tard, François Mitterrand, ministre de l’Intérieur sous la colonisation, faisait massacrer des milliers de Tutsis par ses protégés hutus, de l’aveu même d’un général français affecté sur place qui a fini par révéler l’implication directe du Président socialiste dans le génocide rwandais.

K. B.


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