Les facteurs de la panne intégrale de l’économie



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Un des faits reprochés à tous les mis en cause dans les affaires qui sont en cours de traitement par la justice est l’accord de crédits sans garantie.

L’économie nationale est indéniablement dans une situation de détresse extrême. Cette dernière est résumée dans les propos du président-directeur général de l’Eniem, Djilali Mouazer, dans un entretien accordé la semaine dernière à El Watan. La crise qui secoue son entreprise est loin d’être passagère. C’est l’exemple type du dangereux marasme que vit tout le secteur économique.

Faut-il reproduire quelques extraits qui montrent de manière éloquente les effets de la crise que traverse le pays ? «Il est important de souligner, a-t-il dit, que le problème majeur de l’Eniem, actuellement, est le blocage de l’utilisation des crédits par la banque.» Cette dernière, affirme-t-il, «ne nous donne plus de crédits, même pour l’exploitation et les approvisionnements.

Nous allons épuiser la matière première que nous avons achetée et nous allons rester sans rien faire». «Les importations et même le payement de nos fournisseurs sont bloqués aussi par la banque», s’inquiète Djillali Mouazer avant d’assener : «Nous comprenons la situation, car nous ne sommes pas les seuls dans ce cas. C’est une question nationale qui se pose pour toute l’industrie du pays.»

Cette dernière est dans un blocage intégral, non seulement parce que certains patrons se retrouvent en détention provisoire, mais surtout à cause de l’absence de vision, de politique de développement du règne de l’ex-Président et du système qu’il a mis en place, où la prédation, la corruption et l’incompétence ont été érigées ces dernières années en mode de gouvernance politique. Les changements imposés par la révolution du 22 février ont levé le couvercle sur le gâchis de l’ère Bouteflika.

Commentant les dernières sorties du ministre des Finances, Mohamed Loukal, à propos de la fonte des réserves de change et du financement non conventionnel, le professeur et expert international Abderrahmane Mebtoul a produit une analyse intéressante sur les incidences des tensions sur la trésorerie du pays et sur le tissu économique, en cela que celui-ci dépend vitalement des financements publics.

Selon lui, 70% des matières premières et des équipements des entreprises publiques et privées sont importés, et le taux d’intégration ne dépasse pas les 15 et 20%. Comment feront-elles alors pour survivre à la crise qui frappe la trésorerie du pays ? Le cas de l’Eniem est édifiant. Les plus optimistes des économistes accordent à l’économie nationale un sursis deux ans. Mais si les choses demeurent en l’état, le pays court droit vers la faillite.

Le facteur qui accentuera assurément cette descente aux enfers, c’est la psychose qui a atteint le secteur des finances, où les banquiers sont soumis à une terrible pression avant de consentir un quelconque crédit.

Le secrétaire général de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Megateli El Mahfoudh, le confirmait récemment dans une déclaration à El Watan. Soulignant l’impact qu’a la crise que traverse le pays sur le secteur bancaire, il a indiqué que les banques, censées accompagner l’entreprise, sont dans la prudence la plus totale.

Il avait même précisé que les banquiers procédaient depuis quelque temps à la révision des montants des crédits accordés aux entreprises, particulièrement les montants revolving. Une situation qui met non seulement à mal l’entreprise nationale, mais qui explique aussi l’absence de nouveaux investissements dans le pays.

A la fin du mois de mai dernier, Ali Bey Nasri, président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), tirait déjà la sonnette d’alarme en indiquant que «l’arrestation des hommes d’affaires a un impact direct sur le secteur économique, en plus de la morosité qu’a connue l’économie, la mévente et la dépréciation du dinar qui a baissé d’au moins 30% ces deux dernières années».  Le président de l’Anexal, qui affirmait que le pays était «dans la non-gouvernance et maintenant dans l’instabilité politique», a souligné que rien n’indique qu’on va en sortir dans le court terme.

Cela va durer, disait-il, alors que l’économie est en mauvaise passe, notamment le secteur bancaire. Selon lui, ce dernier est tétanisé : «On ne donne rien parce qu’on a peur.» D’ailleurs, l’un des faits reprochés à tous les mis en cause dans les affaires qui sont en cours de traitement par la justice est l’accord de crédits sans garantie.

Dans une économie basée sur la rente, où tout le reste, ou presque, est bâti sur du faux, on ne pouvait s’attendre à un meilleur sort que de se retrouver dans une véritable impasse économique couplée à une inextricable crise politique.


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