Le MSP menace de rompre son soutien au chef d’état-major de l’armée



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Par Saïd N. – Après une longue absence, inexpliquée, sur la scène politique, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) revient avec un nouvel état d’esprit qui marque un changement brusque dans sa ligne politique, et notamment de sa vision de l’avenir politique et de ses rapports avec les tenants du nouveau pouvoir, après les avoir longtemps soutenus.

Le parti d’Abderrazak Mokri choisit de le faire par l’entremise de son porte-parole et député Nacer Hamdadouche. Ainsi, dans ce qui apparaît être une réponse indirecte à la dernière déclaration du général Ahmed Gaïd-Salah, chef d’état-major de l’ANP et homme fort du pays, Hamdadouche écrit dans un long texte paru sur le site officiel du parti que «l’une des plus grandes tromperies qui se répandent est que la population est globalement satisfaite des acquis apparents réalisés par le hirak, ce qui expliquerait le reflux de son élan révolutionnaire, alors que nul ne peut décider, seul, de sa poursuite ou de son arrêt».

Gaïd-Salah s’était, en effet, réjoui, dans son adresse la semaine dernière, que l’essentiel des revendications populaires aient été satisfaites.

Mieux, le porte-parole du parti islamiste évoque les épines d’une contrerévolution larvée qui essaie d’empêcher «un changement de régime et l’aboutissement des objectifs de la révolution populaire dans tous ses aspects politiques et fondamentaux».

Sur sa lancée, Nacer Hamdadouche, parlant évidemment ici au nom de son parti, s’élève contre les campagnes de dénigrement ciblant tous les leaders politiques et les animateurs du hirak, en mettant en garde contre l’exploitation des clivages idéologiques pour mener la politique chère aux systèmes totalitaires : diviser pour régner.

Le porte-parole du MSP estime que seules des alliances et des ententes entre les différentes composantes du hirak contre le système politique en place peut faire aboutir le projet révolutionnaire en cours.

Enumérant les «acquis» obtenus par le mouvement populaire jusqu’ici, l’auteur en cite cinq, mais dit qu’ils sont dévoyés : l’annulation du cinquième mandat, pervertie par l’application littérale et exclusive de l’article 102 ; le départ d’Ahmed Ouyahia, freiné par le maintien de Noureddine Bedoui, la lutte contre la corruption «amoindrie» par l’absence d’indépendance de la justice ; les deux partis du pouvoir (FLN et RND) en voie d’être recyclés et, enfin, «la régression des libertés» qui se traduit, selon Hamdadouche, par la répression accrue des manifestants, le bouclage policier de la capitale lors des marches, les mesures restrictives contre la liberté d’expression et de presse et de l’action politique…

S. N.

 


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