Dialogue national

Le «oui mais» de Ali Benflis



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Ali Benflis, président de Talaie El Hourriyet, qui a rencontré, hier à Alger, Karim Younès et les membres de l’instance de dialogue, a réitéré les «conditions» à mettre en œuvre avant tout scrutin présidentiel. Lors de cette entrevue, il a souligné que les «objectifs du dialogue national» doivent «viser la reprise, dans des conditions irréprochables, du processus électoral présidentiel appelé à être le point de départ de la relégitimation de l’ensemble des institutions républicaines et de l’ouverture de la transition globale, politique, économique et sociale dont le pays a un besoin vital», a estimé le parti dans un communiqué publié à l’issue de la rencontre.

Ali Benflis, qui a réitéré «le ferme attachement» de son parti au «dialogue national comme instrument privilégié de règlement de la crise de régime», a apporté son appui à la démarche du panel et de ses objectifs devant satisfaire «les demandes légitimes de la révolution démocratique pacifique qui vont dans le sens de la nécessaire modernisation politique du pays et de la transformation de l’Etat national en Etat de droit». Ali Benflis a exprimé «sa conviction que l’élection présidentielle est la voie la plus réaliste, la moins longue, la moins risquée et la moins coûteuse pour le pays au plan politique, sécuritaire, économique et social, à la condition que soient réunies les conditions politiques, institutionnelles et légales et un environnement favorable pour la tenue d’un scrutin permettant, pour la première fois, au peuple algérien  d’exercer librement le choix de son président de la République sans que sa volonté ne soit dévoyée», a indiqué le parti.

A Karim Younès, l’ancien chef de gouvernement a expliqué que la réussite du dialogue et la tenue de l’élection présidentielle doivent satisfaire quatre conditions. La première est «la création d’un environnement apaisé pour le succès du scrutin par l’adoption de mesures de confiance et d’apaisement et des signaux forts de la part des autorités quant à la volonté de garantir la régularité, la transparence et l’intégrité du scrutin». La seconde est le «départ du gouvernement en place, devenu un facteur important dans l’impasse actuelle, un obstacle au déroulement confiant et serein du Dialogue national et une entrave sérieuse à la bonne gestion des affaires publiques et son remplacement par un gouvernement de compétences nationales pour gérer les affaires courantes». La troisième est «la création d’une  »autorité électorale indépendante ad hoc » investie de l’intégralité des prérogatives afférentes à la préparation, à l’organisation et au contrôle du processus électoral présidentiel qui prenne en charge l’ensemble du processus depuis la révision des listes électorales jusqu’à la proclamation des résultats». Le dernier préalable est «la révision de la législation électorale actuelle pour supprimer les niches de la fraude, combler les lacunes, revoir l’architecture de l’encadrement du processus électoral, lever les entraves au libre choix de l’électeur et garantir un scrutin impartial, régulier et transparent».

Au sujet de la mise en place de l’Assemblée constituante, réclamée par certains partis et personnalités nationales, le candidat à la présidentielle de 2014 a exprimé «ses réserves», relevant «les risques qu’elle ne multiplie les impasses, qu’elle prolonge indûment la durée de la crise et qu’elle aboutisse à son extension et à son exacerbation». «Il a considéré que le changement de régime politique, la transition démocratique et l’élaboration d’une nouvelle Constitution pour la République, pourront être pris en charge dans un mandat de transition que le peuple algérien confiera au prochain président de la République», a conclu Talaie El Hourriyet.


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