Décryptage. Crise politique en Algérie

les 12 solutions qu’il faut explorer pour éviter le scénario d’une cessation de paiement fin 2021



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L’Algérie traverse une crise politique sans précédent depuis l’indépendance avec les risques d’aller vers une cessation de paiement fin 2021 début 2022 sans oublier des incidence à la fois très graves sur le plan économique, social , politique et des impacts géostratégiques au niveau de la région africaine et méditerranéenne. Le système politique hérité depuis l’indépendance, 1963/2019,  tissant des liens dialectiques entre la rente et les logiques de pouvoir a trouvé ses limites naturelles car il est incapable de résoudre les nouveaux problèmes auxquels est confronté le pays et les actuels replâtrages accentuant la crise.

En référence  aux échos de déclarations de certains membres du Panel   qui préconisent  tantôt « une présidence de transition » tantôt « un mandat de transition » chargé de mener les réformes constitutionnelles, je tiens à formuler  dix (10)  remarques essentielles pour comprendre les solutions qu’il faut à la crise actuelle paralysant notre pays :

1.-Premièrement, tout en saluant toutes les  initiatives de dialogue, fondement de la bonne gouvernance et seule issue à la résolution de la crise,   l’instance  présidée par  Mr Karim Younes ou tout autre organisation, n’ont  aucunes prérogatives,  ni populaire ni institutionnelle, pour une telle proposition, devant se limiter  aux rôles qu’ils se sont fixés, de médiateurs, j’espère pour l’intérêt de l’Algérie que toutes les médiations réussissent.

-Deuxièmement, cette proposition est une violation directe de la constitution, de la Loi n° 16-01 du 6 mars 2016 – Journal officiel n° 14 du 7 mars 2016, dans son article 88 , bien que malmenée avec des interprétations différentes des juristes,(interprétation stricte ou extensive),  contraires aux discours du Panel   qui s’étaient  engagés à la respecter,   qui stipule deux mandats présidentiels, chacune de cinq années, non renouvelables.

  3 .-Troisièmement, cette proposition, outre qu’elle est contraire à la Loi fondamentale,  ouvre la voie à une instabilité constitutionnelle préjudiciable  aux intérêts supérieurs du pays tant sur le plan  interne qu’international, car où serait la crédibilité un président « transitoire » ?

4.-Quatrièmement, pourtant, il est possible  tout en  respectant tant les règles de droit, que celle de la démocratie  où l’urne transparente tranche,  une déclaration « morale à la population algérienne (contrat moral) d’un ou de  plusieurs candidats qui s’engageront à  ne faire qu’un seul mandat.

–Cinquièmement, cette déclaration tendancieuse  s’apparente  une longue période de transition à travers une semi-  constituante déformée  et non la constituante réclamée par certains Partis qui a une certaine logique, rejetée tant d’ailleurs par  le commandement de l’ANP que de  la majorité des partis politiques.  Car  au vu des expériences historiques, cela durerait   plus de trois à cinq années. La réussite de cette initiative, ce qui n’est pas du tout évident,  passe par une entente entre les  ldifférents segments  politiques et de la société civile représentative , mais   entre temps, le risque  de la  cessation de paiement avec le dictat du FMI  et la perte de l’indépendance politique et économique.

6.- Sixièmement, le temps ne  jouant pas en faveur de l’Algérie,  il s’agira  d’éviter des discours philosophiques vagues et souvent  contradictoires que l’on voit actuellement  sur les différents plateaux de télévisons où chacun par enchantement devient expert, les réunions interminables lassantes, la création de  commissions ou  de conférences sans objectifs précis,  où les différentes composantes ont une vision différente tant que le plan  idéologique  que  des projets socio-économiques,  mais de prendre des décisions concrètes opérationnelles avant septembre /octobre 2019.

 -Septièmement,  il s’agit impérativement    d’aller rapidement vers une  élection présidentielle sous réserve qu’elle soit  transparente, où les initiatives de médiation du Panel  ou autres organisations, puissent aboutir à une plateforme consensuelle de la majorité , l’unanimisme signe de décadence de toute société,  n’existant pas en politique,  loin des pratiques  occultes du passé qui a vu la majorité de la population bouder les urnes, traduisant le divorce Etat-citoyens.

8.– Huitièmement, Cela implique forcément   la création d’une instance indépendante  de supervision des élections où ni l’exécutif  (gouvernement- surtout  le ministère de l’intérieur  et les Walis ), ni les députés/sénateurs et représentants des APC actuels dénoncés par Al Hirak ,  ne seront   parties prenantes, appartenant aux candidats  et à la société civile de désigner ses représentants.

9.-Neuvièmement, l’actuel gouvernement composé en majorité d’anciens hauts fonctionnaires impliqués directement dans la gestion du passé et donc responsable de la situation actuelle,  dont  s’est fait l’écho   la presse qui seraient  impliqués pour certains de malversations ou de trafic dans les élections passées ( voir accusation du   RND ministère intérieur pour avoir favorisé le FLN pour la wilaya de Tlemcen) non démentis par les intéressés est rejeté massivement par  la population, qui l’assimile à tort ou à raison du fait de sa composante  à la fraude.  Un nouveau gouvernement  de techniciens  « neutre »,  est nécessaire, compromis   entre le pouvoir, l’opposition et Al Hirak, tant pour crédibiliser l’action actuelle de la justice  que pour  favoriser la réussite du dialogue ,  le président de l’Etat actuel par intérim continuant à assurer le fonctionnement de l’Etat sans s’immiscer dans les élections.

10- .Dixièmement , seul un président légitime «  non transitoire  peut  amender la constitution et mener les profondes réformes tant politiques qu’économiques pour arrimer l’Algérie  au nouveau monde,  en faire un pays émergent et elle en a les potentialités, élu sur la base d’un programme transparent, incluant les revendications légitimes d’Al Hirak.

Onzièmement,  les axes directeurs devraient être  la refondation des institutions et du  système politique( reconnaissance de l’opposition), la restructuration dus système partisan et de la société civile loin de toute injonction administrative,  l’ Etat de droit  et bonne gouvernance centrale et locale ( (décentralisation), la   lutte contre la corruption, la bonne gestion des instituions et des entreprises, la  valorisation du savoir et  une nouvelle politique économique hors hydrocarbures dans le cadre des nouvelles mutations mondiales,(nouvelles technologies et intelligence artificielle).

12– Douzièmement , il est  impératif  de résoudre rapidement la crise politique  avant la fin de l’année 2019 ou tout  au plus le premier trimestre 2020, pour éviter à l’Algérie l’épuisement de ses réserves de change fin 2021, début 2022  , avec  une très grave crise économique et sociale qui aura comme incidence , du fait des tensions géostratégiques au niveau de la région, la  déstabilisation à la fois du pays  avec des impacts négatifs  sur la région méditerranéenne et africaine et donc le risque d’interférences étrangères que  nul patriote ne souhaite

Par le professeur Abderrahmane Mebtoul 


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