Carnet de voyage. Lisbonne (Portugal)

Sur les traces de Vasco De Gama…

29 juillet. 22 degrés Celsius. «Obrigado !», lance-t-on en direction du ciel. Premier mot appris sur les terres de Vasco de Gama, célèbre navigateur portugais, découvreur de l’Inde en 1497.

On s’engouffre cahin-caha dans le métro, direction la station Marquès Pombal, au cœur de la capitale, sur l’avenue de Liberdade, au pied du monument aux morts de la Première Guerre mondiale. Un boulevard bordé de fontaines, d’arbres et de fleurs, orné de statues aux histoires différentes, passionnantes. Une œuvre dessinée par l’architecte Reinaldo Manuel, sur instruction du marquis Pombal, après le tremblement destructeur de terre de 1755. Lisbonne est une ville propre. Ses habitants sont hospitaliers et bienveillants.

Le tramway 28

La fraîcheur balaye notre visage, fasciné par tant de charme d’une cité qui vous adopte à la première caresse. Une soupe de légumes, mets fortement apprécié par les autochtones, est conseillée pour plus de punch : «Caldo verde», célèbre potage à base de chou et de purée de pomme de terre…Vanda, la ravissante cuisinière, ne nous a pas confié toute la recette, mais c’est un vrai régal.

Et puis la nuit… Baixa, quartier populaire aux somptueuses places abritant des spectacles, au milieu de restaurants, de bars et de magasins. Le style pombalin, ce fameux marquis, toujours, qui reconstruisit Lisbonne après le ravageur séisme précité. La brise marine, en face, atténue l’ivresse ou accentue l’état de transe…

Des dizaines de discothèques et clubs populaires réunissent des milliers de touristes préférant investir massivement les ruelles ancestrales. Une véritable communion, célébrée par Sagrès, elixir de Bacchus. Alfama, le quartier suspendu reluquant les tuiles recouvrant les toits de la ville, Bairro Alto, Chiado, Campo de Ourique…, autant de lieux magnifiques, ensorcelants vous incitant davantage à aimer Lisboa, une des plus ancienne villes d’Europe occidentale. Santos, plage édénique, que nous avons atteinte par train longeant la côte, nargue le centre urbain. Tout Lisbonne est plages, en fait.

Et pour ne pas se rendre coupable de lèse-majesté, on ne peut que s’engloutir dans le fameux tramway 28. Un moyen de locomotion pittoresque de visiter Lisbonne sur un trajet à travers les vieux quartiers et leurs venelles de Graca, l’Alfama, la Baixa et l’Estrela. Au passage, on a aussi, enfourché le vélo rouge et la trottinette électrique, loués via internet, pour se laisser aller dans les vastes artères de la ville.

Sintra, ses collines, ses châteaux, l’Histoire…

Pour atteindre Sintra, à 25 km de Lisbonne, on prend le train à la gare de Rossio. Une fois sur place, le tuk tuk, véhicule ne payant pas de mine, mais puissant, nous transporte à travers une route tortueuse, ombragée par une dense forêt jusqu’à une altitude à vous faire frissonner.

Il y fait frais. Ses collines recouvertes de pins dissimulent des palais extravagants, des demeures opulentes et les ruines d’un vieux château (Palais national de Pena, castelo Dos mouros, La Quinta da Regaleira, demeure somptueuse, et des jardins exceptionnels qui renferment des tunnels secrets et de mystérieux symboles religieux…). Un décor à vous couper le souffle.

Les pans de l’histoire du Portugal y sont omniprésents. Pour dévaler la longue pente, au retour, on descend à pied, une véritable méditation. Et là, on ne pouvait s’empêcher d’avoir une pensée pour Linda de Suza, la chanteuse à la valise en carton, quittant son Portugal dans les années 1980, pour une vie meilleure dans l’Hexagone.

Et on doit quitter Lisbonne, aussi, avec ce bonheur d’avoir visité un des très beaux pays d’Europe… «Deux valises en carton sur la terre de France/ Un Portugais vient de quitter son Portugal/ Comme tant d’autres il est venu tenter sa chance/ Le Portugais qui a quitté son Portugal / Ici le soir parmi tous ses amis/ Il cherche un peu d’espoir/ Tandis qu’ils font le cercle autour de lui/ Il joue sur sa guitare…», chantait Linda…