Mohamed Charfi à la tête de l’Autorité des élections



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L’Autorité nationale indépendante des élections est déjà installée. Deux jours après l’adoption par le Parlement de la loi organique portant sa création et avant même la promulgation de ce texte, signé hier par le chef de l’Etat intérimaire, Abdelkader Bensalah, la composante de cette instance est annoncée.

Son président est aussi connu. Il s’agit de Mohamed Charfi, ancien ministre de la Justice dans les gouvernements du président déchu, Abdelaziz Bouteflika, à deux reprises (2002-2003 et 2012-2013). Ce dernier a été plébiscité par les 49 autres membres de cette Autorité, choisis, on ne sait sur quel critère, par le coordinateur de dialogue et de médiation, Karim Younès.

La liste définitive des membres de cette Autorité a été rendue publique lors d’une cérémonie à l’issue de laquelle les «heureux désignés» ont approuvé l’unique candidature à la présidence de cette instance.

Mais dès l’annonce de la composante de l’Autorité nationale indépendante des élections, les commentaires des internautes et des observateurs de la scène nationale se sont multipliés ; ils soulignent plusieurs entorses à la loi qui institue cet organe d’organisation des élections. Le premier manquement au respect de ce texte concerne l’installation de cette autorité avant même la promulgation de la loi. Signée dans la matinée d’hier par Abdelkader Bensalah, cette loi ne devrait entrer en vigueur qu’une journée après sa promulgation.

Des militants de partis parmi les membres

L’autre remarque faite par les observateurs de la scène nationale concerne la présence dans cette liste de militants de partis politiques ou qui ont déjà milité dans un parti il y a moins de cinq ans. Pourtant, l’article 19 de la loi organique relative à l’Autorité nationale indépendante des élections stipule : «Le membre de l’autorité indépendante doit remplir les conditions suivantes : être inscrit sur une liste électorale ; reconnu pour ses compétence, probité, expérience et neutralité ; ne pas avoir adhéré à un parti politique pendant cinq ans au moins ; ne pas avoir occupé une haute fonction au sein de l’Etat ; ne pas être membre au sein d’assemblées populaires locales ou parlementaires ; ne pas avoir fait l’objet de condamnation définitive pour crime ou délit privatif de liberté et non réhabilité, à l’exception des délits involontaires. Le membre de l’autorité indépendante atteste par une déclaration sur l’honneur remplir les conditions sus-citées et s’engage à les respecter.»

Or, la liste confectionnée par Karim Younès compte certains membres qui sont des adhérents de partis politiques. C’est le cas de l’élue à l’APW d’Alger, Louz Soraya. Elue en 2017 sur la liste FFS, cette dernière a été exclue du parti avant de rejoindre le TAJ, la formation d’Amar Ghoul. Elle n’est pas la seule. Ali Draa, lui aussi, a conduit la liste du parti El Fadjr El Jadid aux législatives de 2017 à Alger. Même situation pour Milat Abdelhafid, militant du FLN (mouhafada de Constantine).

La personne de Mohamed Charfi n’a pas échappé aux critiques. Son parcours, notamment depuis 1999, a été vite exhumé. On lui rappelle qu’il a été conseiller à la présidence de 1999 à 2002, avant d’être nommé ministre de la Justice dans le gouvernement conduit par Ali Benflis (2002-2003). En 2012, il a été rappelé aux affaires pour assurer le même poste dans le gouvernement de Abdelmalek Sellal (2012-2013). Il a donc participé, de par sa fonction, à l’organisation de deux élections, en l’occurrence celle de 2002 et celle de 2012 qui ont été «raflées» par le FLN.

«Rendre la parole au peuple»

Le désormais président de l’Autorité des élections s’exprimera certainement sur ces reproches dans les jours à venir. Pour sa première déclaration, il s’est contenté de faire des promesses concernant l’organisation d’une élection transparente. «Cette instance œuvrera pour rendre la parole au peuple afin de décider de son avenir et parachever l’édification de l’Etat», a-t-il affirmé juste après son intronisation à la tête de cette Autorité. Selon lui, la priorité de l’instance sera de «concrétiser la revendication principale du peuple, celle de choisir librement celui qui le représentera au plus haut sommet de l’Etat».


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