Pour qui l’université américaine de Princeton mène un sondage sur l’Algérie ?



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Par Houari A. – L’université de Princeton, quatrième plus ancienne université des Etats-Unis, a lancé un sondage sur internet au sujet de la situation en Algérie, dont les questions abordent des sujets d’une extrême sensibilité.

Les questions sont nombreuses et subtiles. Elles ont trait à la crise politique actuelle, à l’institution militaire, à l’opposition, à l’islamisme, à la revendication amazighe, etc. Les participants au sondage sont invités à donner leur avis également sur les relations de l’Algérie avec un certain nombre de pays étrangers, notamment la France, le Maroc, les Etats-Unis, la Russie et l’Arabie Saoudite. Les sondés doivent évaluer le degré d’intensité de ces relations et suggérer si elles doivent rester en l’état, être renforcées ou réduites.

De nombreuses autres interrogations sondent le fin fond de la pensée des Algériens sur les sujets d’actualité qui engagent l’avenir du pays dans cette phase cruciale où la crise politique qui y règne risque de basculer à tout moment. Aussi, il est difficile de ne pas voir dans cette étude une relation directe avec le Mouvement de contestation populaire qui a commencé il y a près de sept mois et qui se poursuit en dépit des tentatives du pouvoir en place de l’empêcher par tous les moyens.

On ne sait pas pour le compte de qui l’université américaine a lancé ce sondage. Mais il est clair que Washington ne compte pas rester les bras croisés face aux bouleversements profonds qui sont en train de se produire dans cet Etat pivot qu’est l’Algérie, plus grand pays du continent africain, proche de l’Europe et limitrophe d’un pays voisin instable, la Libye, et d’une région subsaharienne en proie à un terrorisme islamiste grandissant.

Les Etats-Unis considèrent l’Algérie comme un allié stratégique dans la lutte antiterroriste. Or, une fragilisation de ce rempart fait craindre un renforcement et une expansion de Daech et d’Al-Qaïda dans tout le Maghreb. Ces deux mouvances terroristes réussiraient alors ce que les groupes islamistes armés ont échoué à mettre en œuvre dans les années 1990. Mais Washington s’inquiète aussi quant au jeu d’influences qui interfère dans la crise algérienne. Les manifestants n’ont eu de cesse de critiquer l’ingérence des Emirats arabes unis. Fictive ou réelle, une telle immixtion de cet émirat du Golfe ouvrirait la voie à un conflit entre des puissances mondiales et régionales qui comptent de nombreux intérêts économiques et géostratégiques en Algérie. Autrement dit, ce qu’il se passe en Libye est en train de se reproduire en Algérie mais, jusque-là, sans heurts. La leçon libyenne semble, en effet, avoir été apprise.

H. A.


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