Importante mobilisation à Constantine

Malgré les intimidations dont ont été victimes les manifestants dimanche et mardi derniers – trois d'entre eux sont toujours derrière les barreaux–, la mobilisation n'a guère faibli hier à Constantine. A l'image des week-ends précédents, Ils étaient des milliers à battre le pavé pour le 31e vendredi depuis le 22 février, début du « soulèvement » populaire ayant visé à empêcher un cinquième mandat du président déchu Abdelaziz Bouteflika.

Ce vendredi, les slogans habituels ont été scandés par les manifestants, lesquels ont sillonné dès 14h 30 les avenues Abane-Ramdane et Messaoud-Boudjriou au centre de la cité constantinoise, avant de marquer une halte devant le palais de la Culture Al-Khalifa.

Le refus de la tenue de la présidentielle, ou encore la libération des prisonniers d'opinion étaient quasiment les principales revendications de ce vendredi. « Pas d'élection avec el issabet » ou encore « libérez weladna » fusaient de toutes les bouches. Les éternels « dawla madanya machi askarya, ou encore Dégagez, dégagez » ont été aussi largement repris par la foule.

Les médias, notamment lourds, n'ont pas été épargnés. Qualifiés de larbins, les journalistes de la Télévision nationale et ceux des chaînes privées ont été ciblés par les cris des marcheurs, seuls ont été épargnés ceux de la chaîne Al-Magharibya, chaîne de droit privé émettant à partir de Paris, présentée par les manifestants comme la « chaîne du peuple ».

L'intransigeance des tenants du pouvoir à « organiser avant la fin de l'année un scrutin présidentiel contre la volonté du peuple, lequel veut d'abord que les figures symboles de l'ancien régime soit gommées ne peut pas passer », lâche un manifestant. « Il nous faut des garanties que ceux qui encadreront les élections soient des personnes intègres et non des fraudeurs, comme Bedoui », poursuit-il. Avant de reprendre avec les autres manifestant : « Dirou intikhabet fi el imarat » (organisez des élections aux Emirates), « Echaab yourid el istiqlel » ( le peuple veut son indépendance). Les habituels débats furent par la suite engagés sur la place Dounya Taraïf jouxtant les hôtels du groupe Novotel.