Tizi Ouzou

Une marée humaine dans la rue



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L'instruction donnée par le général Ahmed-Gaïd Salah à la gendarmerie d'interdire l'accès à la capitale aux non-résidents d'Alger afin de les empêcher d'y prendre part à la manifestation du vendredi a suscité un tollé auprès de la population.

C'est aussi la raison pour laquelle une véritable marée humaine a déferlé, hier, soit au 31e vendredi consécutif, sur la capitale du Djurdjura. Selon de nombreux observateurs, le nombre de manifestants ce vendredi à Tizi-Ouzou a été au moins deux fois supérieur à celui des marches précédentes. La marche d'hier était effectivement exceptionnelle tant en nombre de personnes qu'en slogans, et pleine d'émotion. Cette marche mémorable a été comme d'habitude empreinte de pacifisme. Pas le moindre incident ne l'a émaillée depuis son début à partir du portail du campus universitaire Hasnaoua jusqu'à sa fin, au niveau de la place de l'Olivier.

Les slogans scandés ou mentionnés sur des banderoles et des pancartes ont été naturellement fort nombreux. Il va sans dire que le chef d'état-major a été « bombardé » de slogans hostiles. S'agissant d'autres slogans scandés en chœur, en voici certains : « Ulac l'vote ulac ! (pas de vote », « Ildjayriyine dhimazighens ! les Algériens sont des Amazighs) », « Pouvoir assassin ! », « Les généraux à la poubelle ! », « dawla madania machi aâskaria ! (un Etat civil et non militaire) », « Libérez les détenus politiques ! » et « Pour une transition démocratique ! ». Le slogans arborés sont notamment : « Nous accepterons d'aller tous en prison, mais pas aux élections ! », « Une Assemblée constituante souveraine ! », « La parole au peuple ! le peuple est source de souveraineté ! », « Pour un Etat civil et non militaire ! », « Non aux élections du 12 décembre ! », « Libérez les détenus politiques et d'opinion ! » et « On veut une transition démocratique et souveraine pour une Assemblée constituante ! ».

Pour amplifier leurs voix, les manifestants ont utilisé une multitude d'appareils de sonorisation. Par ailleurs, certains carrés de manifestants ont exhibé des portraits de personnalités politiques connues, à l'instar de feu Hocine Aït-Ahmed et de Karim Tabbou, ainsi que des jeunes gens arrêtés à Alger et incarcérés à la prison d'El Harrach pour avoir porté le drapeau amazigh. Concernant le drapeau, ceux aux couleurs nationales officielles et amazigh ont été arborés l'occasion de cette manifestation par des milliers de personnes. Bon nombre de manifestants ont porté les deux drapeaux en même temps, et ce, en les fixant à une longue perche. En définitive, les femmes et les hommes de la wilaya de Tizi-Ouzou ont exprimé, encore une fois, hier leur volonté de poursuivre leur combat jusqu'à la satisfaction de leur revendication, à savoir l'instauration d'une deuxième République.


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