Blocage des bourses d'études à l'étranger



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L'octroi des bourses d'études à l'étranger aux étudiants par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, (MESRS) est un vrai parcours du combattant imposé aux demandeurs, alors que l'accord du même ministère est souvent, pour ne pas dire toujours, bloqué par la direction de la coopération.


Les étudiants algériens sont en fait soumis au diktat de la direction de la coopération. En effet, le responsable, inamovible depuis de nombreuses années, décide lui-même, selon son bon vouloir, du moment de la signature des documents d'octroi des bourses, et ce en parfaite illégalité par rapport à ses missions et prérogatives.


Quant il ne bloque pas et prive les étudiants de bourses d'études que l'Etat leur a octroyées. Est-il un protégé de la « Issaba », en prenant en charge les bourses à l'étranger de leurs enfants, s'interroge t-on au ministère.


« Cette direction fonctionne dans la plus grande opacité », et « les dossiers de bourse des étudiants, en particulier ceux qui poursuivent leurs études à l'étranger, mettent un temps fou à être signés. Souvent trop tard, les étudiants ayant été exclus par les universités d'accueil », nous explique un cadre du même ministère sous le couvert de l'anonymat.


Cette histoire de bourses à l'étranger que l'Etat algérien octroie à tout étudiant ayant rempli les conditions pédagogiques et administratives requises et nécessaire « s'arrête pourtant à la porte de cette direction, car c'est là que se situe le blocage de l'octroi des bourses d'étude », ajoute la même source.


« Certes, il existe la commission nationale d'octroi des bourses, qui étudie chaque dossier et lui apporte la réponse appropriée, qu'elle soit négative ou positive mais au final, c'est toujours le management de cette direction de la formation qui a le dernier mot », renchérit un autre cadre du même ministère


« Parfois, elle ne répond aux postulants ainsi qu'aux ministères dont les cadres sont envoyés en formation à l'étranger que bien après la date limite du début des cours, Ces étudiants se retrouvent donc piégés : ils ont tous les documents pour poursuivre ou entamer leurs études de post-graduation ou de


spécialisation mais ils sont bloqués par le retard énorme que met le ministère de l'Enseignement supérieur à répondre à leurs demandes », ajoute la même source.


Quant à la direction de la formation et de l'octroi des bourses, elle est « intouchable. Elle est un émirat au sein du ministère », nous révèle une autre source proche du cabinet du ministre.


« Pour preuve, aucun ministre n'a réussi, et ce depuis longtemps, à changer le top management de cette direction », ajoute ce cadre du ministère, qui laisse entendre que l'actuel directeur de cette direction s'occupe tout particulièrement de certains dossiers de bourses, octroyées à des privilégiés de l'ancien régime.


Les mêmes sources indiquent que jusqu'à présent, aucun dossier qui est passé par la commission nationale, laquelle s'est réunie et a achevé ses travaux au début de septembre dernier, n'a été signé pour être transmis, à savoir les étudiants, les administrations publiques ou aux ministères. Les postulants attendent, pour leur part que cette direction « fasse son travail et cesse de les bloquer. »


Pire, des parents d'étudiants algériens à l'étranger que nous avons contactés affirment : « Le dossier de bourse de mon fils, pourtant solide, a été refusé alors que les instituts et universités étrangers ont accepté, sur la base de leurs dossiers, leurs candidature ».


Ces étudiants sont finalement partis, pour poursuivre leurs études à l'étranger sans bénéficier d'une bourse à laquelle ils ont droit. En Europe, en France ou en Espagne, en Italie ou en Belgique, et dans plusieurs pays de l'espace Schengen, ces étudiants suivent leurs études avec ténacité mais dans un extrême dénuement par rapport aux étudiants maghrébins, dont les Marocains qui ont droit à un respectable pécule (plus de 2 000 euros par an), en plus des frais de loyer, que le ministère leur accorde, même une année après la fin de leurs études.


Malheureusement, au MESRS, la direction de la formation à l'étranger, chargée de gérer les bourses d'études, avec plusieurs sous-directions, fait dans la politique du « deux poids, deux mesures » et bloque même les dossiers des étudiants, les empêchant souvent d'accéder à une formation valorisante à l'étranger.


Par contre, les enfants de hauts responsables– et la presse a abondamment disserté sur le cas de la fille, étudiante à Paris, d'un ex-Premier ministre actuellement en prison– et ceux de responsables d'institutions universitaires, ne rencontrent pas les mêmes problèmes.


« Chez nous, au ministère, le top management de cette direction est intouchable. Impossible également d'obtenir une audience », explique encore ce cadre au MESRS, qui a décidé de ne plus octroyer de bourses d'études à l'étranger aux nouveaux bacheliers, ayant abtenu les meilleures notes.


« La fuite des cerveaux est, à n'en pas douter, l'un des effets directs et immédiats de cette ignoble ségrégation dans l'octroi des bourses. On est donc en droit de savoir où vont les gros budgets alloués par l'Etat à la formation à l'étranger », s'interroge un autre cadre au MESRS qui désapprouve la politique menée par la direction chargée de la formation et de l'octroi des bourses à l'étranger.


« En plus de l'omerta sur ce gros dossier d'octroi des bourses à l'étranger, du blocage des dossiers des postulants, il y a aussi cet incompréhensible système de gestion des études et formations des universitaires et cadres algériens à l'étranger », explique un universitaire à la faculté des sciences humaines d'Alger.


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