Le moudjahid Lakhdar Bouregaâ, détenu à El Harrach

«Je refuse toute démarche pour ma libération sans les autres détenus d’opinion»



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Le moudjahid  Lakhdar Bouragaâ refuse toute initiative visant sa libération avant celle de tous les détenus d’opinion. C’est ce qu’il a confié à ses avocats, qui sont allés lui rendre visite, lundi, au pénitencier d’El Harrach.

«Sans exception. Même si on me propose de me libérer, je vais refuser», reprend Me Abdelghani Badi dans un post publié sur sa page Facebook. Me Badi, accompagné de collègues de son collectif de défense, affirme qu’il a parlé avec le commandant de la Wilaya IV historique de la possibilité d’engager des procédures pour l’aider à sortir de prison, mais le moudjahid a catégoriquement refusé. «Il nous a dit refuser toute démarche pour sa libération avant la libération de tous les jeunes. Il a repris ces mots trois ou quatre fois… Nabila Smaïl, avocate du FFS, n’arrêtait pas de pleurer. Elle lui a dit que les autres détenus sont  jeunes et qu’ils peuvent résister, alors que lui doit nous faciliter la tâche pour sa libération. Il était catégorique : les personnes incarcérées, ce sont des détenus d’opinion et ils subissent une injustice», relate Me Badi dans une déclaration à El Watan.

Interpellé le 29 juin dernier devant sa maison au quartier Sellier, à Hydra, l’ancien officier de l’ALN et fondateur du FFS, Lakhdar Bouregaâ, a été placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction près le tribunal de Bir Mourad Raïs pour les chefs d’accusation de «participation, en temps de paix, à une entreprise de démoralisation de l’armée ayant pour objet de nuire à la défense nationale et à un corps constitué», des faits mentionnés et passibles de sanctions, cités dans les articles 75, 144 bis et 146 du code pénal, a indiqué le communiqué du juge. Malgré la fatigue, le détenu de 86 ans «tient le coup», signale son avocat. «Il est quelque peu fatigué. Il n’est pas malade. Il tient le coup. C’est un homme très courageux, qui a une volonté de fer. Mais la prison c’est la prison, il doit sûrement passer par des moments d’abattement», relève-t-il.

«Instruction anormale»

Le mandat de dépôt de Bouregaâ expirera le 30 octobre. Me Badi assure que si le pouvoir a la volonté de remettre en liberté le commandant de l’ALN, il pourrait le faire malgré les déclarations du concerné sur sa volonté de rester en prison, si ses autres compagnons sont ne sont pas relâchés : «Les autorités peuvent le libérer en utilisant plusieurs procédures, à l’instar du contrôle judiciaire… L’instruction dans son affaire est anormale. Elle est un instrument technique qui peut être engagé dans des cas de falsification, de détournement, etc., où les magistrats cherchent des preuves supplémentaires, mais pas pour le cas Bouregaâ. Les déclarations de ce dernier sont connues et lui-même ne les renie pas, bien qu’il récuse l’interprétation qui en est faite : lui a parlé de l’armée des lendemains de l’indépendance. L’instruction dans son cas n’a aucune valeur si les autorités avaient le moindre respect pour les libertés des gens.»

L’avocat estime que les détenus d’opinion, à l’instar de Bouregaâ, subissent une «véritable hogra». «Il n’y a qu’à voir le traitement réservé à l’association RAJ. Les autorités veulent cibler deux catégories, les influenceurs, à l’instar de Tabbou, Boumala, Benlarbi, et les organisateurs, comme RAJ. A Belouizdad, le jeune Bouhraoua a été arrêté pour ses slogans… Mais ce que le pouvoir oublie, c’est que la révolution en marche est horizontale, sans leader. Les autorités continueront de réprimer. Elles se discréditeront avec ces pratiques qui nous rappellent les années 1990… Les gens sortent pacifiquement, sans porter atteinte à l’ordre public», fait-il remarquer.


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