Ukraine

Donbass au cœur du « format Normandie »



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Il y a une semaine, le président ukrainien avait déclaré que la date de la réunion au « format Normandie » autour de la crise avec la Russie serait connue ces jours-ci. Rien depuis !

Les partenaires européens du couple en crise Ukraine-Russie, à savoir la France et l'Allemagne, ne se sont toujours pas entendu sur une date.
Les observateurs proches de la présidence ukrainienne estiment que la réunion se tiendra durant le mois de novembre.
En attendant, Volodymyr Zelensky aura fort à faire pour convaincre son opposition nationaliste du bienfondé de sa démarche. A Moscou par contre, c'est le wait and see.


La démarche du président Zelensky, aussi louable soit-elle, ne fait pas l'unanimité. Les nationalistes ukrainiens ont profité de ses propos pour ruer dans les brancards.
Lundi dernier, ils étaient quelques 12.000 personnes à défiler dans Kiev, accusant Zelensky de « capitulation » face à la Russie et surtout aux séparatistes prorusses du Donbass (Est de l'Ukraine).
Les manifestants, en majorité des nationalistes, des vétérans de la guerre dans l'Est et des membres d'organisations paramilitaires, se sont rassemblés dans le centre de la capitale ukrainienne pour cette marche, scandant notamment des slogans hostiles au chef de l'Etat. Zelensky « Dégage ! », « A bas les traîtres », « Non à la capitulation », ont-ils notamment déclamé, à grand renfort de fumigènes et chantant l'hymne ukrainien.
Les manifestants ont également repris des slogans contre la langue russe, très parlée en Ukraine, en particulier dans l'Est et le Sud du pays. « Nous voulons la victoire et non pas de paix à n'importe quel prix. Seule la victoire n'a pas de prix », a déclaré Oleksiï Kaïda, un responsable du parti d'extrême droite Svoboda, l'un des organisateurs de la manifestation. « Nos soldats sont morts et continuent de mourir pour la sixième année, les civils aussi. Nous n'abandonnerons pas notre pays », a abondé Mykola, qui a combattu dans l'Est en 2015-2016.
Le rassemblement était organisé à l'occasion du Jour du défenseur de l'Ukraine, jour férié marquant depuis 2015 la fondation de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), une organisation militaire controversée des années 1940 et 1950, qui a combattu et la Wehrmacht nazie et l'armée rouge soviétique.
En déplacement le jour même auprès de militaires dans l'Est, Volodymyr Zelensky a pour sa part voulu dire « merci pour leur courage » aux soldats, insistant sur « l'électrochoc » qu'ont représenté pour l'Ukraine « les morts, les bombardements ».
Il n'a pas fait référence aux accusations de ses détracteurs.
Mais depuis l'élection de Zelensky il y a quelques mois, les lignes ont commencé à bouger.
Le nouveau président voulait une rupture nette avec la politique de son prédécesseur Petro Porochenko. La situation du ni-guerre ni-paix était devenue insupportable. La solution ? Le retour au « format Normandie ». Et c'était justement l'objet de la conférence de presse marathon (12 heures consécutives) du 10 octobre dernier.
Le format Normandie, qui regroupe l'Ukraine, la Russie, l'Allemagne et la France, est un groupe de facilitation des contacts entre Kiev et Moscou en vue de régler la crise de l'Est ukrainien. Il ne s'est plus réuni depuis 2016.



La diplomatie pour juguler un conflit en suspens

Le président Zelensky avait déclaré le 10 octobre qu'il avait « parlé à la chancelière allemande Angela Merkel et nous avons abordé cette question ». « Ils (les Allemands, ndlr) discuteront de cette question avec la partie française [...] Ils proposeront ensuite la date à la partie russe ». Volodymyr Zelensky a expliqué son empressement à organiser la réunion au « format Normandie » par la nécessité d'arrêter aussi vite que possible les hostilités dans le Donbass.
Cependant, le chef de l'Etat ukrainien a reconnu que sans séparation des forces dans le Donbass, il serait impossible d'organiser la réunion au « format Normandie ». « Pas de séparation – pas de ‘format Normandie'. C'est tout. Maintenant ça dépend aussi de nous », a-t-il dit. La séparation des forces dans le Donbass, conformément à la « formule de Steinmeier », est en effet une exigence du « format Normandie ».
Cette « formule de Steinmeier », du nom de l'ancien ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, actuel président allemand, prévoit l'octroi temporaire, dans un premier temps, d'un « statut spécial » aux Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, le temps d'y organiser des élections.
Justement, les autorités de Kiev avaient validé ce texte évoquant une autonomie accrue des régions rebelles du Donbass, un sujet explosif en Ukraine et considéré comme une concession inacceptable par une partie de la population.
Dans cet ordre d'idée, et poursuivant sa logique de désescalade avec la Russie, Zelensky a également évoqué l'introduction éventuelle de soldats de maintien de la paix dans le Donbass. Cette question fera, selon lui, l'objet de négociations lors de la réunion au « format Normandie ».
« Je pense que c'est l'une des directions, des étapes dont nous allons discuter, nous en discutons maintenant, mais nous en discuterons officiellement au ‘format Normandie' », a-t-il dit. Volodymyr Zelensky a rappelé sa position sur cette question, affirmant qu'une mission de la paix devrait être déployée à la frontière avec la Fédération de Russie.
Du côté russe, c'est l'attentisme qui prime.
De débat inter-ukrainien sur les propositions émises par Zelensky est suivi certes avec intérêt, mais l'essentiel est de stabiliser le front du Donbass sans qu'il y ai retour sur le statu quo actuel.
En Russie, une chose est sûre : la chemin de la paix en Ukraine passe par Moscou.


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