Le RCD qualifie les tribunaux de simples chambres de relais

«Rien ne justifie le maintien en détention des manifestants»



...

Le RCD ne déroge pas à la règle. En analysant la situation politique du pays, marquée par une montée exceptionnelle de la mobilisation populaire contre la tenue de la présidentielle et la poursuite de la politique de bradage de nos richesses, le parti dirigé par Mohcine Belabbas a dénoncé l’obstination du chef de l’état-major de l’armée, Gaïd Salah, à vouloir installer «un Président potiche» ainsi que les «injonctions au gouvernement pour ouvrir les secteurs juteux aux multinationales». Pour le RCD, il s’agit là d’une provocation contre le peuple en révolution.

Réuni ce week-end, le secrétariat national de cette formation politique estime que le pouvoir, au-delà du caractère antinational de la démarche, étale son désarroi devant une contestation qui revendique la rupture avec un ordre qui s’est établi contre la volonté du peuple. Le RCD salue à cet effet «l’extraordinaire mobilisation des citoyens contre le projet de loi sur les hydrocarbures et le projet de loi de finances qui introduit des dispositions que seul un pouvoir légitime et légal peut engager». L’appareil judiciaire n’a pas échappé aux critiques du parti.

Pour le RCD, les tribunaux, à l’instar de celui de Sidi M’hamed, sont devenus, aujourd’hui, de simple chambres de relais d’un centre de décisions qui régente la vie judiciaire selon ses desiderata. «Rien ne peut justifier le maintien en détention de citoyens qui n’ont commis comme “délits” que celui de manifester pacifiquement pour défendre la liberté et la souveraineté de leur peuple», déclare le RCD, fustigeant par la même l’annonce faite par le pouvoir et portant sur la révision du code de procédure pénale, qui donne tous les pouvoirs à la police judiciaire sans contrôle du procureur de la République.

L’heure, affirme la formation de Mohcine Belabbas, n’est pas à la singularisation, le RCD, dit-elle, œuvre, avec d’autres forces et courants politiques et de la société civile, pour populariser et regrouper le plus grand nombre d’acteurs autour d’une plateforme de transition avec ses instruments et ses mécanismes.

L’objectif, de l’avis du RCD, est de faire de l’implantation des forces du Pacte pour l’alternative démocratique, à travers différentes wilayas, des lieux de débats, d’animation et de structuration du projet de transition. «C’est à cette seule condition que nous pourrons aider à concrétiser un rapport de force en faveur d’une transition démocratique et pacifique. Le RCD, qui se place dans la perspective de l’ordre nouveau qui met fin ‘‘à la tutelle politique exercée par le commandement de l’armée’’ sur la vie de la nation, estime qu’après la disqualification par le mouvement populaire de la présidentielle convoquée pour le 12 décembre, la démarcation de cet agenda de la part de l’essentiel de la classe politique place ce pouvoir de fait en face de lui-même.»

Le RCD condamne, par ailleurs, la cabale montée contre le militant Abdelghani Ouali, devenu la cible sur les réseaux sociaux d’un groupe se réclamant de l’ANP (groupe de A.N.P) au motif qu’il serait à la tête d’une organisation qui se charge de lancer des mots d’ordre contre l’institution militaire dans les rues d’Alger. «Notre parti, qui ne s’inscrit dans aucun combat clanique et encore moins un adepte des organisations secrètes, son histoire et ses luttes le démontrent, appelle les organes concernés à mettre fin à ces intimidations et à de telles pratiques», insiste le RCD.


Lire la suite sur El Watan.