Développement du tourisme en Algérie

Dépasser les constats récurrents



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Si Abdelkader Benmessaoud, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, a affirmé, lundi dernier à Oran, que 2020 devra être «l’année d’un véritable essor du secteur du tourisme en Algérie», il n’a pas pour autant éludé les multiples entraves et les dysfonctionnements. «Le secteur a accompli de nombreuses réalisations. Toutefois, le chemin pour placer notre pays dans le gotha des pays les plus développés dans le secteur touristique est encore long», a-t-il déclaré, reconnaissant que «malgré le développement que le tourisme national a connu, de nombreuses lacunes résultant des obstacles et des difficultés auxquels il fait face limitent le rythme de ses activités».

Il a été clair dans ses propos en affirmant qu’au-delà de la volonté de l’Etat, «il reste à la traduire sur le terrain de manière durable et concrète quelques soient les difficultés et les comportements précédents». Les obstacles dont le secteur souffre «sont dus à l’environnement général qui influe négativement sur le secteur du tourisme», a-t-il reconnu. Le gouvernement ne sera pas en mesure de relever seul les défis. Les entreprises publiques et privées et les partenaires doivent se mobiliser pour assumer leur rôle. Plus qu’une série de mesures supplémentaires, le secteur doit retrouver la confiance perdue. Il faut une nouvelle démarche inclusive pour passer à un nouveau modèle de croissance.

Il faut aussi cesser de gérer des réformes profondes sur le court terme et non sur le moyen et long termes. L’Algérie est une destination touristique quasiment vierge, qui n’a malheureusement pas été encore suffisamment exploitée contrairement aux autres pays du pourtour méditerranéen. En effet, elle possède un potentiel touristique énorme mais qui n’a pas donné naissance à une industrie touristique prospère. Or, et au regard de la situation du pays marqué par un recul économique, le tourisme ne doit plus être considéré comme un choix, mais comme une opportunité. Par ailleurs, le ministre a fait savoir que le ministère a entrepris de «revoir la batterie législative, notamment la loi sur le tourisme et l’hôtellerie, afin d’être en adéquation avec la réalité actuelle et les nouveautés dans le développement touristique», annonçant que les professionnels du secteur seront consultés.

Les agences de voyages et de tourisme continuent de faire une fixation sur le tourisme international (Turquie, Maroc, Tunisie, Egypte) qui se taille la part du lion, alors que la destination Algérie est réduite à la portion congrue. Les plus impliquées dans le tourisme interne prévoient une saison saharienne 2019/2020 similaire aux précédentes saisons. Les conditions d’exercice d’agent de voyages ne se sont pas beaucoup améliorées, contraint à un parcours du combattant pour exercer ce métier. Plus que jamais, le tourisme a besoin de s’affranchir des réunions administratives et aller vers des actions avec des objectifs.


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