Portrait d’une étudiante de l’école des beaux-arts d’Alger

Hakima Si Lakehal, une artiste-peintre singulière



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Elle est jeune, dynamique et talentueuse étudiante de l’Ecole des beaux-arts d’Alger. Spécialiste dans l’art plastique et la peinture, Hakima Si Lakehal a su se faire remarquer dans le monde artistique à plusieurs reprises. Hakima a participé à la première édition du concours de l’artiste plasticien de Batna en 2017.

Elle a tenu deux expositions collectives au centre culturel de Maatkas, à Tizi Ouzou en 2018 : une à la maison de la Culture Mouloud Mammeri pour le salon Djurdjura des arts plastiques, en hommage à l’artiste Denis Martinez, et une autre exposition à l’occasion de la Journée internationale de la femme. «J’aime beaucoup inclure la femme dans mes fresques et plus exactement la femme kabyle. J’aime m’inspirer du courage, de la présence et de la résistance de la femme kabyle, comme Lalla Fadhma N’Soumer et rendre ainsi hommage à tous les symboles de la résistance algérienne féminine, durant la guerre de Libération du pays», nous dit Hakima.

Et de continuer : «Je m’intéresse aussi à la force intérieure de la femme. A travers mes portraits et mes peintures, je cherche à changer ce stéréotype bien ancré dans la tête des Algériens faisant de la femme un individu qui doit seulement se marier, s’occuper de son mari et de ses enfants.

Je pense que les femmes doivent se distinguer par leur diversité, par être elles-mêmes, en n’essayant pas de ressembler aux autres», indique la jeune étudiante. Hakima a organisé récemment une exposition de ses œuvres au carrefour du Centre commercial de Bab Ezzouar, où elle a présenté ses peintures aux couleurs d’automne.

Incontestablement, ses fresques aux couleurs fascinantes ont charmé plus d’un parmi les visiteurs. Il faut savoir que Hakima n’est pas seulement artiste-peintre mais aussi amatrice de photographie. Elle a participé en mars 2019 à une exposition photographique et de peinture, elle a également participé à la 1re édition du Salon de la photographie à la maison de Culture de Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. La jeune étudiante a également pris part à plusieurs activités en créant des banderoles et des pancartes lorsqu’elle était responsable du volet artistique du mouvement culturel «Révolte-arts» de Tizi Ouzou.

«Malheureusement, dans notre pays, on n’accorde pas une chance ni pour l’art ni pour les artistes, il y a peu d’activités destinées aux jeunes artistes-peintres. On est une communauté marginalisée et écartée de la société», regrette la jeune étudiante.

La jeune fille, au sourire qui ne la quitte presque jamais, explique par ailleurs, que les étudiants des beaux-arts s’intéressent aussi à la vie politique, au même titre que les étudiants des autres universités. «La peinture ne reflète pas seulement la beauté, mais aussi la souffrance, l’intolérance et tous les autres problèmes de la société. Il est vrai qu’on est étudiants et jeunes, cependant on est conscients de tout ce qui se passe dans notre entourage», insiste Hakima.

Elle affirme que le dessin et l’expression du soi se sont ancrés dans sa personne dès son jeune âge : «La peinture m’a habitée depuis que j’étais petite fille. Je suis née dans une famille d’artistes, mon oncle est un artiste-peintre et a été le concepteur des pancartes et banderoles utilisées lors des marches réclamant l’officialisation de tamazight. C’est en suivant ses pas que je me suis rendu compte que cet art faisait déjà partie de moi», dit-elle avec fierté. La jeune Kabyle, âgée à peine de 22 ans, possède un style qui la fait distinguer de ses autres camarades.

Elle utilise dans ses fresques des couleurs qui sautent aux yeux, comme celles des feuilles d’arbre en période automne. Interrogée sur ce fait, elle répond que la nature était son premier coup de foudre dans la vie. «Originaire d’un des plus beaux villages de la Kabylie, connu pour sa nature captivante, depuis mon enfance, j’étais fascinée par les paysages, les arbres, les fleurs et les différentes saisons de l’année.

D’ailleurs, je fais ressortir cela dans toutes mes œuvres», explique Hakima. Elle raconte qu’en décrochant son bac, elle avait opté pour des études en sciences et technologie à l’Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, rien que pour satisfaire le souhait de ses parents.

Cependant, elle n’a pas réussi à s’adapter à cette l’université et son ambiance, si bien qu’elle a fini par se réfugier dans la nature pour se mettre à dessiner. «Lorsque mes parents ont constaté mon malaise, ils m’ont permis alors de rejoindre l’Ecole des beaux-arts d’Alger dont j’avais tant rêvé», dit-elle en souriant.

Côté engagement, Hakima dit avoir développé trois thèmes principaux dans ses tableaux : le premier elle l’a nommé «Thouksa n yiles» (Répression de la liberté d’expression), en hommage à ses camarades universitaires et à tous les détenus d’opinion.

Le deuxième thème, «Thoufgha oussirem» (Éclosion d’espoir), décrit la période que nous vivons actuellement où «le peuple s’est réveillé après un sommeil qui a duré 20 ans». Enfin, un troisième thème appelé «lkid iwoul» traite de «la frustration des Algériens par rapport au sujet de l’amour»


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